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C’est dans le cartulaire de Noyers, en Touraine,
que l’on trouve les premières mentions éclairant l’origine du château de
Beaumont. Le lignage des seigneurs du lieu apparaît à la fin du XIe siècle
dans l’entourage du vicomte de Châtellerault. Le château associé (castrum
Belli montis) n’est mentionné qu’en 1123, avec la chapelle Saint-Georges.
Pendant plusieurs siècles, la tour et sa motte voisine qui, à l’origine,
devaient faire partie du même château, ont été scindées en deux seigneuries
distinctes, sans doute à l’occasion d’un partage entre héritiers. À partir
de 1237, les seigneurs de la Tour de Beaumont ne rendent plus directement
hommage au vicomte de Châtellerault, mais au chapitre des chanoines de
l’église Notre-Dame la Grande de Poitiers. Avant 1356, Marguerite de
Beaumont apporte la seigneurie de la Tour à son époux Pierre de Maubernart,
chevalier. On ne sait dans quelles circonstances elle revient ensuite à la
famille de la Lande. En 1430, Guillaume de La Lande rend hommage au vicomte
de Châtellerault pour sa seigneurie de la Tour de Beaumont. En 1458, Aimery
Brisay, gouverneur de Châtellerault, obtient cette seigneurie en épousant
Jeanne de La Lande. C’est à lui que l’on attribue la transformation de
l’ancien donjon en un logis dont les étages sont desservis par une tour
d’escalier qui portait ses armoiries. En 1476, c’est son fils Abel Brisay
qui est désigné désormais comme le seigneur de Beaumont. En 1490, Charlotte
de Brisay, héritière des seigneuries de la Motte et de la tour de Beaumont,
porte ces domaines réunis dans la famille de son époux, Pierre de Nuchèze,
seigneur de Baudiment. Les familles de Brisay et de Nuchèze conservent des
droits en partage sur la seigneurie de la tour de Beaumont aux XVIe et XVIIe
siècle. Ils en rendent toujours hommage au chapitre de Notre-Dame de
Poitiers. La chapelle de Saint-Georges, desservie en la tour de Beaumont,
est encore mentionnée à cette époque.
La tour de Beaumont a perdu de sa hauteur, mais elle domine encore, au
milieu des vignes, la vallée du Clain. À l’écart du bourg, elle ne montre
plus de traces d’un habitat associé. La motte subsiste à côté dans un
bosquet. Seuls les souterrains ont été relevés par Patrick Piboule. La tour
n’a bénéficié d’aucune étude archéologique, et n’est pas même protégée au
titre des monuments historiques. Il s’agit d’un édifice de plan presque
carré bâti en moyen appareil de calcaire. Les murs arasés présentent une
élévation très érodée; le parement ruiné laisse apparaître le blocage du
mur, bâti en moellons de calcaire et rognons de silex. Des traces de
rubéfaction, à la base, signalent un incendie qui est peut-être la cause de
cette dégradation rapide. Les murs montrent également les lignes
horizontales assez régulières de trous de boulins pour des échafaudages qui
n’étaient pas traversants. Ils sont renforcés par des contreforts plats ou
arrondis. Ces derniers disparaissent en partie haute sur le côté nord-est,
où le parement semble avoir été refait. Cette restauration est peut-être
contemporaine de la construction de la tour d’escalier qui a été clairement
ajoutée contre la face sud.
Cet édifice, conservé sur une dizaine de mètres de hauteur, ne montre la
trace d’aucune ouverture ni cheminée, ce qui n’est pas étonnant si l’on
considère que c’est la base d’un "donjon" roman. En partie haute, une petite
fenêtre carrée est visible à l’extérieur, mais semble avoir été insérée
après coup. L’appui d’une autre ouverture est conservé à l’intérieur, dans
la partie surélevée. Le rez-de-chaussée montre les traces d’une voûte en
berceau, manifestement rajoutée. La trace d’un plancher est aussi visible.
Il ne subsiste aucun indice de l’accès aux niveaux supérieurs, avant la
construction de la tourelle d’escalier rectangulaire hors œuvre, bâtie en
bel appareil de pierre de taille. Elle devait desservir la porte d’entrée
surélevée du donjon roman. Les consoles de mâchicoulis qui la couronnent,
comme le style des petites fenêtres qui l’éclairent, la date du courant du
15e siècle. Sa porte d’entrée, surmontée d’un tympan sculpté d’un gâble de
style gothique flamboyant, encadré de pinacles, a permis de préciser la
datation. Le tympan, aujourd’hui arraché, portait des armoiries qui ont été
identifiées autrefois comme celles d’Aimery de Brisay et de sa femme,
auxquels on attribue par conséquence le réaménagement de l’ensemble du
donjon après 1450. On peut rattacher encore à cette phase de travaux la
construction des tourelles rondes, percées de petites bouches à feu, qui
enserrent trois des angles du donjon, dont la base semble avoir été ainsi
chemisée. (1)
tour de Beaumont 86490 Beaumont, propriété privée, visite des
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