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D’après le Mémoire
du sieur Barabé, Intendant du Marquis de Couhé-Vérac, rédigé en 1732, la
maison noble de La Raffinière est située dans la paroisse de Brus et relève
du château de Couhé à foy et hommage plain à dix sols de devoirs à mutation
de seigneur et de vassal. Il paraît que cette maison est dans la famille des
floury successivement de père en fils depuis l’an 1413 jusqu’à présent. On
remarque que jusqu’en 1549 cette famille portait le nom et signait floury et
que ce n’est que depuis 1574 qu’ils ont signé fleury et depuis 1607 de
fleury. Le 19 juillet 1574, le Seigneur de Couhé concéda à Claude fleury
escuyer Sr de La Raffinière le droit de fuye et garenne en échange de quoi
il porte les devoirs à dix sols supplémentaires pour la ditte concession. Le
16 juillet 1601, le Seigneur de Couhé donna des lettres portant permission à
Gabriel de Fleury de faire clore et fermer sa maison de La Raffinière de
moyennes murailles non excédans 12 pieds de hauteur et 2 pieds d’épaisseur,
de faire construire et édifier à un des coins de la ditte maison et joignant
les Chambres du logis une tour Ronde de 25 pieds de hauteur de muraille de 3
pieds d’épaisseur par le bas… "de faire édiffier à l’autre bout du
logis… une tour ronde de 27 pieds de hauteur de muraille, de 4 pieds
d’épaisseur par le bas et de moins au haut à proportion raisonnable… et
encore pour sa retraitte et deffence et suretté et des siens de faire
construire à chacun des costés du portal et première entrée de sa ditte
maison une petite tourette… sans toutefois que le dit fleury n’y les siens
puissent faire aucuns fossez ou Douves autour de la ditte maison… et sans
que pour raison de la ditte permission ils puissent prétendre à un plus
grand droit de fief". En note, Barabé ajoute : "on est contrevenu à cette
clause puisque par le dénombrement de 1671 on fait mention que la maison
consiste en donjon, basse-cour close, fermée de tours, murailles et partie
de fossez".
La chronologie des aveux et dénombrements, toujours selon le mémoire de
Barabé, est celle-ci : Pierre Joubert dit de Fayolle : aveu de La Raffinière
en 1411 à Jean de Mortemer, Seigneur de Couhé. Michea ou Micheau floury en
1413 à Jean de Mortemer. Jean Floury, escuyer, sieur de la raffinière en
1461-1491 à Philippe ou Philis de la Roche-Foucault, veuve Mortemer, et
Guichard de Saint George. Hugues Floury en 1549 à Gabriel de Saint George.
Claude Fleury, seigneur de La Raffinière, en 1574-1578 à Joachim de Saint
George. Gabriel de Fleury, escuyer, en 1607-1617 à Gabriel de Saint George.
Jean-Louis de Fleury qui a fait la foy et hommage le quatorze mars 1732 à
César de Saint George de Vérac, Lieutenant-Général du Poitou, Chevalier des
Ordres du Roi. Jean-Louis épouse le 28 février 1729 Madeleine Jourdain de
Boistillé. Leur fils Gabriel-Philippe, dit le Marquis de Fleury, fait raser
l’ancien logis et fait construire à sa place une demeure beaucoup plus
confortable, le château tel qu’on peut le voir aujourd’hui (ou à peu près).
Ruiné par cette très onéreuse construction et surtout par la perte d’un
catastrophique procès qui l’avait opposé à ses cousins Fleury- Beauregard et
Fleury-Lhoumède, il dut, en 1784, laisser saisir la Rafinière et tous ses
biens à son principal créancier, César d’Hémerie, chevalier, Sr de la
Martinière qui le revendit à Auguste Prévot de Sansac de Traversay,
Lieutenant des Vaisseaux du Roi. Le 2 septembre 1786, la maison fut reprise
sur celui-ci en vertu du retrait lignager par le comte Jean-Marie d’Orfeuille,
proche parent de Gabriel-Philippe. Elle passa ensuite quelques années dans
la famille Pandin Romefort, puis au Général Rivaud , dont on connaît les
beaux et honorables services, et auquel Napoléon 1er donna le titre de comte
de La Rafinière, que jadis Jean de Fleury avait porté. Quant à
Gabriel-Philippe, il finit ses jours à une date inconnue, dans une maison du
tout proche hameau du Roty et dans laquelle les murs étaient encore revêtus
de belles boiseries Louis XVI. Les propriétaires actuels racontent que le
marquis, à sa mort, avait donné cette maison à leurs ancêtres, sans doute
pour l’avoir recueilli. (1)
château de la Raffinière 86510 Brux, l'édifice, au toit à pans brisés, est
couvert d’ardoise. De plan rectangulaire, il présente sur une façade un
avant-corps central en très légère saillie et, sur l’autre façade, un
avant-corps central polygonal en saillie plus prononcée. Au milieu d’un beau
parc, La Raffinière représente un bel exemple de construction classique du
XVIIIe siècle, propriété privée, ne se visite pas.
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