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Deux tours d'angle à la
toiture conique, abritant chacune une salle voûtée percée de canonnières et
surmontée d'un pigeonnier, signalent le front d'entrée. Le portail et la
porte piétonne, appareillés avec soin, donnent accès à une cour longée par
un bâtiment de communs appuyé sur la tour nord. Le corps de logis, implanté
légèrement en biais, est flanqué au sud d'une courte aile en retour et
coiffé d'un toit à croupes couvert de tuiles plates. Les ouvertures
rectangulaires animent une élévation empreinte d'un charme discrètement
rustique. La recherche de la commodité transparaît dans la distribution du
rez-de-chaussée desservi par trois portes identiques (la porte cochère,
malencontreuse citation de l'aile des communs, est une récente adjonction):
la pièce centrale correspond à la cuisine, et les escaliers, relégués à
chaque extrémité, reçoivent le jour de deux impostes ovales visibles en
façade. Les sept baies de l'étage sont disposées dans l'alignement des
ouvertures sous-jacentes. Les deux lucarnes, pourvues d'un fronton dont le
cintre mouluré est interrompu par un motif d'amortissement, équilibrent une
Composition marquée par l'horizontalité. Les souches de cheminée qui
émergent du comble à l'aplomb des murs de refend concourent à l'effet de
symétrie.
Mentionné en 1328 sous le nom de Ripéria, puis en 1400 sous celui de la
Rivière au Chirez, c'était un fief relevant de la baronnie de Chauvigny. Le
toponyme, à l'orthographe fluctuante, issu du mot chiron (grosse pierre
exhumée par les labours), fait référence au gué pavé rejoignant
Saint-Pierre-les-Églises sur l'autre rive de la Vienne. Jacques Mayaud,
seigneur du proche domaine du Poiron, procureur du roi au présidial, maire
de Poitiers en 1622, acquiert huit ans plus tard la maison noble et ses
dépendances. Dès les années 1650, François Maisonnier, écuyer, en fait sa
demeure. Les sources ne permettent pas de désigner nommément le
commanditaire de cette gentilhommière conçue pour un séjour champêtre
prolongé. En tout état de cause, le maître d'œuvre conserva les tours de
défense ainsi qu'un ancien mur transformé en façade postérieure du logis.
L'aile en retour, à usage d'habitation, ainsi qu'une arrière-cour dévolue à
la domesticité, complétèrent l'ensemble. Une troisième famille échevinale
réalise des aménagements intérieurs à la fin du XVIIIe siècle (nouvel
escalier en pierre, cheminées, boiseries...). (1)
Éléments protégés MH : la façade est et les toitures du corps de bâtiment
principal ; l'avant-cour en totalité avec les deux tours d'angle ; le porche
d'entrée et le puits ; le bâtiment des communs : inscription par arrêté du
19 février 1986.
château de la Rivière au Chiray 86300 Chauvigny, propriété privée, ne se
visite pas.
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