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La châtellenie de la
Tour-aux-Cognons dépendait de celle de Calais, en Basse Marche, dont l’étude
historique a été retracée par Guisbert d’Huart au XIXe siècle. L’origine en
est assez obscure. On dit que le nom viendrait des sires de Conienses
mentionnés au XIe siècle. Henri Beauchet-Filleau signale, à juste titre, que
les premiers seigneurs de Lussac-les-Châteaux portaient ce nom. Le
cartulaire de Saint-Cyprien conserve une charte du milieu du XIIe siècle les
concernant.En revanche Guisbert d’Huart a bien établi la succession des
sires de Saint-Savin qui sont seigneurs de la Tour-aux-Cognons depuis 1325
au moins. Au milieu du XVIe siècle, la seigneurie est partagée entre
différents propriétaires, dont Claude Taveau et François de Rochechouart. La
famille de ce dernier en conserve la majeure partie jusqu’à la Révolution. La Tour-aux-Cognons, ou Tour-au-Cognum
s'élève sur un coteau dominant la rive droite de la Vienne. Cette tour carrée, de dix
mètres de côté, apparaît comme un des exemples, les plus précoces et les
plus simples, des donjons romans de l'Ouest de la France. Elle se rattache à
la famille poitevine des tours dotées de contreforts semi-cylindriques. La
disposition de ces derniers est cependant ici tout à fait originale. Un
contrefort semi-circulaire est élevé sur le milieu de chaque face. Seul
celui de la face est monte jusqu'au sommet. Sur les autres faces, le
parement ne présente pas les traces d'arrachement qui laisseraient penser
que le contrefort aurait été arasé. Ces contreforts étaient destinés à
raidir la construction, élevée en blocage de rognons de silex. Elle est
également renforcée aux angles par des chaînages de calcaire. Les angles
sont rentrants, entre deux arêtes de pierre de taille. La tour est conservée
sur quatre niveaux, séparés par des planchers. Aucune trace d'escalier
n'apparaît. Le rez-de-chaussée, où se trouve l'accès actuel, était aveugle à
l'origine. Comme le second niveau, qui est éclairé par deux étroites fentes
de jour, il servait de réserve. La porte d'entrée originelle, couverte en
plein cintre, est percée sur la face sud, au troisième niveau. L'espace
résidentiel est limité au dernier niveau, qui seul possède de larges
ouvertures. La baie géminée romane, ouverte à l'ouest, vers la rivière, est
la plus ancienne. Au nord, une porte rectangulaire, couverte d'un linteau en
bâtière, s'ouvrait peut-être sur un balcon de bois. Quant à la fenêtre à
coussiège qui s'ouvre dans le parement sud (à l'emplacement d'une ancienne
ouverture), elle a été créée à la fin du XVe siècle, comme la grande
cheminée dont il ne reste qu'un piédroit. De la même époque date
vraisemblablement le logis dont les ruines sont adossées à la tour. Il n'en
subsiste qu'un pan de mur, dans le prolongement de la face sud. Il présente
au rez-de-chaussée une porte couverte d'un arc segmentaire, ouverte sur la
Vienne, et en partie haute, une fenêtre à meneau et traverse.
Éléments protégés MH : château de la tour aux Cognons : inscription par
arrêté du 18 février 1927.
château de la Tour au Cognum 86320 Civaux, propriété privée, ne se visite
pas, mauvais état en 2011.
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