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L'abbaye de Saint-Savin, édifiée sur les bords de la
Gartempe, est composée de trois grandes parties: l’église du XIe siècle,
classée au Patrimoine Mondial, au sud, le bâtiment conventuel, puis enfin
l’ancien logis de l’abbé, appelé couramment le château. Ces deux derniers
édifices datent du XVIIe siècle, les bâtiments monastiques médiévaux ayant
été détruits au XVIe siècle. Après divers troubles, c’est en 1640 que
l’abbaye est reprise en mains par des moines bénédictins de la congrégation
de Saint-Maur, venant de l’abbaye de Nouaillé-Maupertuis. Ce sont eux qui
vont entreprendre la reconstruction des bâtiments conventuels, en commençant
par le logis. Ce dernier repose sur des fondations qui pourraient être
médiévales. C’est dans le logis que la communauté des moines s’est d’abord
installée avant de poursuivre la remise en état de l’abbaye. Il figure sur
un plan de projet de reconstruction du reste des bâtiments, daté de 1675,
avec la mention "Gros pavillon déjà basty dans lequel il y a assez de
logement pour les hostes et les infirmeries". Après la Révolution, le logis
devient une demeure privée. Léon Édoux (1827-1910), natif de Saint-Savin, y
a habité. Il est l’inventeur du premier ascenseur hydraulique conçu en
France et en a construit un dans sa demeure de Saint-Savin, qui est sûrement
l’un des premiers ascenseurs privés de France ! Au XXe siècle, le logis sert
toujours d’habitation, puis de silo à grains. Il est ensuite laissé à
l’abandon pendant de nombreuses années, puis racheté par la mairie en 1986.
Depuis 1990, il est en cours de restauration afin d’abriter le Centre
International d’Art Mural.
Le logis est constitué de deux corps de bâtiments formant entre eux un angle
de plus de cent degrés et comporte un vaste sous-sol voûté, un
rez-de-chaussée et deux étages. La distribution intérieure est très complexe
du fait des différentes affectations qui s’y sont succédé. La décoration
extérieure est très sobre. Sur la façade ouest, les fenêtres du deuxième
étage sont accostées de pilastres portant un entablement surmonté de boules
et, pour celle du milieu, d’un fronton triangulaire. Le bâtiment est
couronné par des lucarnes du XVIIe siècle surmontées de frontons, cintrés ou
triangulaires, portant des urnes. A l’angle nord-ouest, une tourelle
crénelée a été élevée au cours du XIXe siècle par Léon Édoux afin d’y
installer une partie de la mécanique de son ascenseur. Elle sera conservée
lors des restaurations. (1)
Éléments protégés MH : la partie des bâtiments conventuels ainsi que le
jardin en terrasse bordant la Gartempe le long de ce bâtiment : classement
par arrêté du 17 mai 1974. Les façades et les toitures de la partie des
bâtiments conventuels ainsi que la partie du jardin en terrasse bordant la
Gartempe le long de ce bâtiment : inscription par arrêté du 17 mai 1974. La
dernière travée du grand bâtiment conventuel : classement par arrêté du 2
juin 1978.
château de Saint Savin sur 86310 Saint Savin sur Gartempe, propriété de la
commune, Centre International d’Art Mural.
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