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La commanderie des Antonins est une
des plus intéressantes qu'ait laissées l'ordre hospitalier de Saint-Antoine
de Viennois, voué aux soins des malades atteints par le "feu sacré" ou "feu
de saint Antoine", l'ergotisme du seigle. Son origine est la fondation, en
1349, de maître Adam de Soissons et de Catherine, sa femme, qui donnèrent
leur maison de La Foucaudière au commandeur de La Lande (Deux-Sèvres). Elle
était pourvue d'une chapelle et d'un colombier mais ruinée par les malheurs
du temps en 1366, quand l'abbaye de Saint-Antoine l'érigea en commanderie,
dépendant du commandeur de Limousin ou de Boutiers (Charente): nommé par
lui, le commandeur de La Foucaudière devait lui verser chaque année 63
florins d'or de responsion, réduite en 1632 à un voile de calice.
L'hébergement était tenu en fief du vicomte puis duc de Châtellerault. Les
Antonins jouissaient d'un privilège singulier: sauf en temps de peste, ils
pouvaient tenir à Châtellerault deux pourceaux, nourris par la charité
publique, portant la "clochete et enseigne de sainct Anthoine", le porc
étant l'attribut habituel du saint (tentation de saint Antoine). Après la
guerre de Cent Ans, La Foucaudière disposa d'assez de ressources pour
accroître son patrimoine, jusqu'en 1548. Incendiée par les Huguenots en
1569, usurpée par des séculiers, elle était désolée quand Jean-Laurent
Astruct en prit possession en 1619. Ce grand commandeur la remit en état.
Pendant son long séjour en Italie (1624-1632) comme vicaire général de
l'abbé de Saint-Antoine, Antoine Brunel de Gramont, il obtint beaucoup de
reliques pour son église. Assisté par son frère Philippe, aumônier de
l'abbaye de Saint-Antoine, il les restaura, à grands frais et force
emprunts, église et commanderie, cette restauration se poursuivit jusqu'en
1676. En pleine décadence, l'ordre de Saint-Antoine de Viennois fut réuni en
1776-1777 à celui de Saint-Jean de Jérusalem; le 18 juillet 1777 l'ordre de
Malte prit possession de La Foucaudière et les deux religieux de la
commanderie y furent admis. A la Révolution, les bâtiments furent vendus par
lots. La commanderie communique avec l'église de Saint-Sauveur par son
cloître, voûté d'ogives dites "angevines". De six travées, il est
remarquable par sa pureté et sa finesse, la sculpture de ses chapiteaux,
dont un armorié; ses clefs de voûte portent toutes un blason. L'escalier à
vis offre vers l'étage une peinture exceptionnelle: les signes du zodiaque.
La porte qui y donne accès de l'extérieur est surmontée d'une sculpture
insigne: le célèbre tau des Antonins. (1)
Éléments protégés MH : le portail d'entrée et la tourelle d'angle :
inscription par arrêté du 4 octobre 1932.
commanderie de la Foucaudière, rue de la Côte du Pin, 86100
Sénillé-Saint-Sauveur, propriété privée, ne se visite pas.
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