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L'histoire de Messignac est liée pendant près de quatre siècles à la famille
Bonnin, dont on connaît la présence à la tête de l’importante seigneurie de
Montreuil-Bonnin dès le XIIIe siècle. Joubert Bonnin semble être le premier
représentant de la branche de Messignac. Premier écuyer du roi Jean-le-Bon,
il fut tué près de lui à la bataille de Poitiers en 1356. Leurs armes,
d’argent à la croix ancrée de sable, sont encore présentes dans les
armoiries des Bonnin de Fraysseix. De l’ancien château féodal, il ne reste
que le plan carré, sur une motte artificielle ceinturée de douves. Sur cet
emplacement fut créé au XIXe siècle un jardin à la française, aux parterres
de buis répartis symétriquement autour du puits de la cour d’origine.
Colbert de Croissy, dans son rapport de 1665, précise que René, marquis de
Messignac, ne laisse à sa mort en 1664 que trois filles à marier. C’est
Jean-François Bonnin de Chalucet, son frère, qui lui succède comme chef de
la maison de Messignac. Le fils de ce dernier, Armand-Louis, évêque de
Toulon, s’illustra lors du siège de 1707, par son courage sur les remparts
et par ses dons aux pauvres. Dès la fin du XVIIe siècle, la terre est passée
à une autre famille d’ancienne chevalerie, les Bonnet, seigneurs de Lorberie
et de Messignac, qui entreprennent, semble-t-il, la construction du château
actuel, juste à côté de l’ancien.
Formé d’un large corps de logis à deux avant-corps latéraux, le château
s’impose par des proportions tout à fait harmonieuses, tant côté cour, à
l’est, que côté jardin, où l’architecte a mis à profit la déclivité du
terrain en agrémentant la façade d’une terrasse réunissant les deux
arrière-corps. Construite sur une cave voûtée en berceau, la maison présente
une élévation à deux étages surmontés d’un comble en surcroît. La toiture
est formée de deux versants à pente raide rejoignant les toits à croupes des
corps latéraux. La charpente, composée de cinq enrayures, laisse dégagée la
superficie totale du comble. Celui-ci est éclairé sur chaque façade par cinq
lucarnes aux linteaux délardés en arc et sculptés de motifs champêtres. Le
bâtiment principal est jouxté à droite d’une dépendance appelée "châtelet",
abritant le four à pain et l’habitation des domestiques. L’allée d’accès,
longue de 80 mètres, est bordée de deux bâtiments, en partie du XVIIIe
siècle, mais complétés entre 1811 et 1817 pour y loger les écuries et les
voitures. En 1734, Messignac passe par mariage à la famille Vallin, encore
présente à Messignac en 1796 en la personne de Marie-Louise-Françoise
Vallin, veuve de Messire Henri Guyot. Dès 1710, les Bonnet avaient confié la
gestion des terres à une famille alliée, les Lauradour.
En 1806, Louis-Pierre Lauradour-Ponteil rachète Messignac, et s’attache,
jusqu’en 1824 (date figurant sur le linteau de la porte d’entrée), à
restaurer le domaine, tandis qu’il remanie totalement la distribution et
l’aménagement intérieurs du château. Les bâtiments fermiers sont complétés,
et durant toute la seconde moitié du XIXe siècle, Messignac est considéré
comme une ferme modèle. La vie à Messignac jusqu’en 1908, date de la mort d'Emile-Jean-Baptiste
Duclos, petit-fils de Louis-Pierre Lauradour, nous est bien connue grâce à
une abondante correspondance familiale. Celle-ci fait irrésistiblement
penser à l’atmosphère décrite par Alphonse de Chateaubriant dans Monsieur
des Lourdines. Tandis que la ferme subsiste, la maison reste à l’abandon
tout au long du XXe siècle. Sa remarquable charpente permet toutefois, entre
1940 et 1945, de mettre à l’abri des convoitises allemandes les selles du
prestigieux Cadre Noir de Saumur. Les actuels propriétaires s’attachent à
restaurer Messignac, demeuré dans la même lignée depuis deux siècles, et a
lui redonner vie. (1)
château de Messignac 86430 Adriers, propriété privée, ne se visite pas.
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