Il semblerait que l’origine du prieuré de Laverré soit étroitement lié à saint Lubin. En effet, Léonibus, qui est devenu Léobin puis Lubin, aurait vu le jour à la fin du Ve siècle sur une des terres appartenant au monastère de Nouaillé. La tradition place à Laverré le lieu de naissance de ce personnage issu d’une famille pauvre qui sera élu et consacré évêque de Chartres. Il mourra aux environs de 556. Dom Chamard pense qu’un oratoire fut élevé très tôt (peut-être dès le VIe siècle) à Laverré pour rappeler le lieu de naissance du saint conformément à l’ancienne loi de discipline ecclésiastique. Cependant la première mention connue d’un prieuré ne remonte qu’à la fin du XIIe siècle. Dans une charte, datée de 1198 ou 1199, par laquelle Maurice, évêque de Poitiers, confirme un don fait à Nouaillé, est notée la présence de Jean Borloz, prieur de Lavairec, parmi les témoins. Vers 1300, le prieuré dépendant de l’abbaye de Nouaillé est cité sous l’invocation de saint Léoban. Sous la Révolution il sera vendu comme bien national et transformé en simple ferme. L'architecture ne conserve plus de témoignage de l’époque médiévale.
Le domaine comprend à l’est les dépendances adoptant un plan en U et au sud-est un imposant pigeonnier. Entouré de douves en eau franchies par un pont de pierre, le prieuré se compose d’un corps de logis flanqué à son extrémité nord-est d’une tour carrée. Il compte plusieurs salles dont l’oratoire (ou chapelle) voûté en berceau et éclairé par une fenêtre à arc trilobé. Il est difficile de dater cet édifice rustique mais non sans charme. Tout en restant prudent on peut l’attribuer au XVIe siècle comme l’attestent certaines ouvertures chanfreinées. Inévitablement il subit quelques remaniements. Ainsi une fenêtre avec meneaux en forme de fleur de lys reposant sur une croix de malte est datée du XVIIe siècle; deux des portes en plein cintre remontent au début du XVIIIe siècle comme en témoigne la date 1702 gravée sur la clef de l’une d’elles. Enfin l’actuel propriétaire remplaça par une élégante fenêtre la large porte charretière qui avait été percée (sans doute au XIXe siècle ou au début du XXe siècle) dans la chapelle transformée en grange. Cependant il est regrettable que la tourelle en encorbellement coiffée d’un dôme à lanterne ait disparu au début du siècle. Elle était accolée à la tour; on peut penser que ces deux éléments furent construits à la même époque (fin XVIe ou au XVIIe siècle) en raison de leurs toitures similaires. L'ancien prieuré de Laverré était à l’abandon au début du XXe siècle, on peut saluer à cette occasion le travail que réalisa l’actuel propriétaire pour redonner à la demeure son âme d’antan. Il sut respecter la séduisante rusticité du logis et soigner avec goût ses abords. (1)

Éléments protégés MH : la chapelle, y compris le bénitier de pierre encastré dans le mur près de l'entrée ; l'échauguette et la tour carrée : inscription par arrêté du 26 avril 1938. Le logis en totalité et les terrains avec leurs douves et leurs ponts : inscription par arrêté du 12 décembre 2002.

château de Laverré 86340 Aslonnes, tel. 05 49 42 59 40, ouvert au public du 1er avril au 15 octobre de 10h à 12h et de 14h à 18h, fermé le mardi.

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(1)     Extrait de Châteaux, Manoirs et Logis Vienne, en vente sur http://patrimoines-et-medias.pagesperso-orange.fr

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