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Construit sur le rebord
d'un promontoire relié au bourg et donnant sur la Vendelogne, le château
affiche la fonction défensive et tutélaire inhérente aux avantages de son
assiette. L'histoire de la seigneurie, qui relevait de Montreuil-Bonnin,
fief de haute justice, a retenu principalement les noms de Guillaume d'Ayron
(1311), d'Aimery, maire de Poitiers en 1362, des Rivault, propriétaires
entre le milieu du XVe siècle et 1577, enfin de la famille Jouslard, depuis
Philippe, maire de Poitiers en 1596, jusqu'à la Révolution. D'incessants
démêlés opposèrent l'abbaye poitevine de Sainte-Croix et le châtelain qui
revendiquait les prérogatives de moyenne et basse justice sur toute
l'étendue de la paroisse. L'édifice, élevé par Jean ou Pierre Rivault vers
la fin du XVe siècle sur des bases plus anciennes, se présente sous la forme
d'un bâtiment rectangulaire appuyé à deux monumentales tours rondes qui
regardent la rivière. Malgré les nombreuses bouches à feu destinées aux tirs
de flanquement, prévaut la fonction résidentielle, perceptible dans la
régularité des percements et la richesse décorative. Les fenêtres, hors
d'atteinte, traitées en croisées ou en demi-croisées, appartiennent au style
flamboyant: bases rondes ou buticulaires d'où partent des moulures
prismatiques, doublées et recoupées aux angles supérieurs, accolades des
linteaux. L'autre façade est d'ampleur plus modeste, le découronnement des
parties hautes se conjuguant à une situation de plain-pied avec l'esplanade.
Subsiste une tour d'angle isolée depuis le démantèlement des courtines
fermant la cour. Une tour carrée, greffée sur le logis et maintenant
prolongée par des bâtiments hétéroclites, abrite un escalier en vis (refait
en béton). L'entrée s'effectue par une belle porte au tympan surmonté d'un
réseau de moulures et d'une archivolte en accolade: les sculptures ont été
bûchées, à l'exception d'un escargot, plaisante touche naturaliste. Des
ouvertures obstruées et trois consoles indiquent la présence d'une coursière
en encorbellement. La récente affectation du château en gîte rural et en
local associatif s'est traduite par une transformation radicale des
intérieurs. La chapelle castrale, bénie par le curé en 1692, était convertie
en fruitier en 1849; l'ancienne fuie a disparu depuis. La marque du XVIIe
siècle apparaît dans les vestiges des communs (portes en plein cintre à clé
et impostes saillantes) et dans l'entrée du parc inscrite entre deux tours
de l'ancienne enceinte périmétrale (pilier du portail et départ d'arcade en
bossages). Le plan dressé en 1760 à l'initiative de l'abbesse de
Sainte-Croix pour délimiter son propre fief offre une image normalisée et
erronée du château (corps principal à sept travées, bandeau horizontal,
quatre niveaux de baies en comptant l'étage des combles). Enfin, une pierre
gravée, datée de 1537, représentant un homme en armes avec l'inscription
latine Ne quid agat livor (Que l'Envie ne fasse rien) fournit un
impérissable sujet de méditation. (1)
Éléments protégés MH : les façades du château : inscription par arrêté du 21
décembre 1999.
château d'Ayron 86190 Ayron, propriété de la commune, tel. 05 49 37 19
77, propose la location d'un gîte rural.
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