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L'histoire de Baudiment demeure mal définie.
La famille Baldimento est mentionnée dès 1060 dans le cartulaire de
Saint-Cyprien de Poitiers donnant son nom au lieu. Isabeau de Baldiment
épouse en 1362 Jean de Thorue. La seigneurie passe ensuite par mariage aux
des Francs, puis aux Neufchèze en 1472, pour finir aux mains des La
Rochethulon en 1680, lesquels la conservèrent jusqu’à la fin du XIXe siècle.
On ignore la date exacte de construction du premier château qui a pu se
placer au XIVe siècle comme en témoignent peut-être certaines parties de
l’édifice actuel, tels que la tour polygonale du nord-ouest et quelques
éléments architectoniques de la tour nord carrée et de la tourelle ronde qui
lui est accolée. C’est sans doute aux Neufchèze que l’on doit la
reconstruction de l’édifice dans le dernier quart du XVe siècle. Tout en
conservant la demeure antérieure, ils lui ajoutèrent principalement
l’imposante tour circulaire. Toutefois, aujourd’hui, l'intérêt principal de
l'édifice réside hélas plus dans la restauration que lui imprima le XIXe
siècle que dans la conservation de ce qui dut être son architecture
originelle, connue grâce à la gravure qu’en dressa Chastillon en 1680 dans
son recueil "Les plus excellens batimens de France". En effet, en 1875,
Stanislas de La Rochethulon, sous l’impulsion du goût éclectique et
romantique propre à son siècle, et jugeant la demeure démodée, s’avisa d’en
entreprendre la restauration. Cette dernière réside plus dans le remaniement
du décor des façades et des tours que dans la transformation totale de
l’ancien château.
Ainsi se mêlent des éléments décoratifs de style et d'époque divers
librement interprétés. Les deux clochetons couronnant la toiture de la tour
polygonale d'entrée sont de style néo-roman. Au néo-gothique appartiennent
certains encadrements de fenêtres et de portes ornés de feuillages, fleurons
et pinacles à crochets, ainsi que les gargouilles, les archères cruciformes
et les mâchicoulis et créneaux des tours. Au style néo-Renaissance, outre la
loggia, on compte les larges ouvertures à meneaux coiffées d’un chambranle
reposant sur des modillons sculptés. Ces derniers puisent leur inspiration à
un vaste répertoire; ainsi note-t-on la présence de satires, chimères et des
têtes de personnages politiques et de publicistes contemporains (Gambetta,
Thiers, Pouyer-Quartier, le Prince Napoléon, Jules Favre, Louis Veuillot,
Littré, Arago, Trochu, Crémieux, sans oublier Victor Hugo et Bismarck). En
outre, à cet éclectisme stylistique s’ajoute la copie d’une tour de Nevers,
d’une porte reprise à l’archevêché de Sens et un balcon s’inspirant d’un
manuscrit conservé à Munich. La chapelle de La Magdeleine fut aussi victime
de restaurations intempestives fort heureusement limitées à l'extérieur,
l’intérieur ayant conservé son architecture et son décor du gothique
flamboyant (XVe siècle). Ici reposent les deux gisants de Pierre de
Neufchèze et de Charlotte de Brizay. Plus qu’un témoignage de l’architecture
des XIVe et XVe siècles, l’actuel château de Baudiment s’affirme davantage
comme un exemple des restaurations abusives du X IXe siècle, mais conserve
cependant son altière silhouette d’antan. (1)
château de Baudiment 86490 Beaumont, propriété privée, ne se visite
pas.
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