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Le fief, qui
relevait du comté de Civray, est demeuré dans la maison de Montalembert du
début du X VIe siècle jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. A la mort du jeune
Gabriel, tombé à Coutras en 1587, la seigneurie échoit à la branche de
Tryon-Montalembert. Le château, probablement reconstruit à la fin du règne
de Louis XIV, est une œuvre longuement mûrie qui a conservé l’empreinte de
personnalités marquantes. André de Montalembert, le brave d’Essé, élevé par
Brantôme au rang des capitaines illustres, présent au camp du Drap d’Or et
tué sur la brèche de Thérouanne en 1553, aimait à se retirer sur ses terres
entre deux campagnes. De cette époque subsistent une partie de l’élévation
postérieure, au milieu de laquelle se greffe une courte aile en retour
(baies avec moulures et départ de meneau), ainsi que des éléments de l’aile
qui limite au sud la cour d’honneur: implantation biaise, colonnettes
ennoyées dans la maçonnerie (vestiges d’une galerie ?), vaste composition
peinte, presque effacée, représentant une montre et un camp militaire.
Pierre-Charles-François, dit le marquis de Montalembert, chevalier de
l’ordre de Saint-Louis en 1761, agrandit et redessine le domaine.
L'importance des travaux entrepris justifie cette précision portée sur le
terrier de 1773: le château rebâti par moi. Son épouse, qui brillait à la
cour de Louis XV, aménage la demeure au goût du jour. La physionomie des
abords et la distribution des dépendances sont alors définitivement
arrêtées. Une allée axiale et une allée oblique convergent vers une
demi-lune qui solennise l’entrée de la cour d’honneur, protégée par des
douves sèches au tracé élaboré. Les cours attenantes sont agencées
rationnellement (communs édifiés avec soin, grand pédiluve à chevaux...);
l’idéal physiocratique du maître des lieux transparaît dans deux
inscriptions lapidaires: ANNO M.D.C.C. LXXXII HAS AEDES AGRICOLIS EREXIT
P.C.F DE TRION DE MONTALEMBERT lit-on sur l’une. Un jardin à la
française, une glacière, une garenne quadrillée d’allées en étoile
complétaient l’ensemble.
Le logis, à la sobre ordonnance classique, est un bâtiment rectangulaire
dont le corps central est flanqué de deux pavillons alignés et plus élevés
d’un étage. La composition, caractérisée par l’équilibre des proportions,
est coiffée de toits à la Mansart qui mettent en valeur la pondération des
masses. Les neuf travées qui rythment symétriquement la façade, réparties en
trois et quatre niveaux, s’achèvent par des lucarnes au fronton incurvé.
L'essentiel de la décoration est concentré sur la travée axiale: la porte,
au chambranle vigoureusement mouluré, est surmontée d’une corniche qui sert
d’assise à la porte-fenêtre de l’étage. Un escalier de pierre se déploie
dans le spacieux vestibule qui séparait les pièces de réception des
appartements du maître: sa majestueuse volée, aux sections droites reliées
par un quartier-tournant, est bordée par une élégante rampe en fer forgé.
L’art de la distribution, le souci de la commodité et le goût du luxe
régissent les aménagements intérieurs: salons en enfilade, ouvrant par des
portes-fenêtres sur l’une et l’autre façades, appartements autonomes avec
chambre, antichambre, pièce d’atours, voire chambre d’enfant et chambre de
domestique attenantes (celle-ci éclairée par un second jour où imposte
donnant sur le couloir); bien sûr, des cheminées de marbre, de profondes
alcôves, des armoires murales et des boiseries délicatement ouvragées
ajoutent à l’agrément. L’aile en retour sur la cour abritait une
bibliothèque et une chapelle avec tribune. Le premier prix des chefs-d’œuvre
en péril, décerné en 1986, témoigne des efforts accomplis par l’actuel
propriétaire. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château avec ses deux
pavillons et celles des deux ailes, la chapelle, le portail et les douves,
l'escalier avec sa rampe en fer forgé et les pièces suivantes avec leur
décor ; la chambre de Mme de Maintenon au rez-de-chaussée, la chambre Louis
XV à alcôve ; l'intérieur de la chapelle dans l'aile sud : inscription par
arrêté du 11 juin 1980. Le château ; les façades et les toitures du bâtiment
sud des communs : inscription par arrêté du 14 avril 1997.
château d'Épanvilliers 86400 Brux, tél. 05 49 87 18 43, ouvert au public,
visite guidée de vingt pièces meublées dont la chambre dite de "Mme de
Maintenon". Parcours découverte et visite aux chandelles toute l'année sur
RDV. Bel escalier de pierre avec rampe en fer forgé. Parcours découverte
pour les scolaires.
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