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Situé sur une colline proche de la vallée de la Vienne,
longtemps enseveli sous la végétation et en péril de se ruiner entièrement,
le château reprend vie. Le fief, qui dépendait de la baronnie de Chauvigny,
est mentionné dès 1310, mais la construction actuelle incombe à la famille
de La Barre, propriétaire des lieux de 1699 à 1817. Deux dates gravées (1715
et 1720) ainsi qu'une inscription désignent le commanditaire, Ernest- Joseph
de La Barre. Annoncé par des allées et la disposition rayonnante du
parcellaire, l'édifice se développe sur une longueur de 47 mètres, entre une
cour d'honneur jadis délimitée par deux bâtiments représentés sur le plan
cadastral de 1820, et une cour arrière bordée de dépendances. Les tours
d'angle, où figuraient les armes des Couhé (à la tête du domaine entre 1563
et 1662), ont été partiellement conservées. De même, subsiste le portail
percé dans le mur nord de la cour des communs (deux portes piétonnes à
fronton cintré flanquant une grande porte à fronton coupé, où se lisait, à
la fin du siècle dernier, la date de 1520, époque à laquelle la famille de
Marans détenait la seigneurie). Calée entre deux tours rondes plus anciennes
(celle du sud abritait la chapelle) et ponctuée de deux avant-corps, la
façade antérieure, tournée vers l'ouest, se compose d'un rez-de-chaussée
élevé et d'un comble brisé. Le rythme est donné par la répartition des
fenêtres et portes-fenêtres en onze travées, deux par avant-corps, trois
pour la partie centrale, deux à chaque extrémité. Des bandeaux courent tout
du long, au tiers inférieur des ouvertures et au niveau des linteaux. Les
lucarnes, dont l'appui interrompt la corniche, sont soutenues par des tables
et coiffées de frontons trilobés (seulement de part et d'autre de la travée
axiale) ou triangulaires.
Un avant-corps se détache au milieu de l'élévation postérieure, moins
ajourée (sept travées) et plus sobre (pas de bandeau ni de corniche);
éclairé par une haute baie qui se poursuit en lucarne, il correspond à
l'escalier. Spacieux, celui-ci comprend deux volées droites, la seconde
portée par un arc rampant. La distribution intérieure s'organise autour de
la grande pièce centrale du rez-de-chaussée, vouée à la réception.
L'ornemaniste s'est plu ici à revétir les murs d'un décor de stuc dont la
profusion ne nuit pas au raffinement. Les dessus-de-porte sont consacrés aux
quatre saisons (la façade ouest du château figure sur la scène du
printemps). La belle niche à coquille ménagée au milieu du mur sud est
surmontée d'un panneau représentant deux échassiers sur fond de roseaux.
L'architecte a su opérer la synthèse entre la tradition (escalier hors œuvre
et en position centrale), la part de l'inventivité (composition fondée sur
des lignes horizontales et des masses bien détachées), les exigences
sociales (souci d'apparat sans ostentation) et les accents vernaculaires
(maintien des tours, importance attachée aux communs et aux lucarnes,
tonalité champêtre de la décoration). Il en résulte une œuvre à la fois
singulière et classique. (1)
Éléments protégés MH : l'ensemble des bâtiments (logis et communs)
constituant le château, ainsi que le sol : inscription par arrêté du 31
décembre 1993.
château de Loubressay 86300 Bonnes, propriété privée, ne
se visite pas, visible de l'extérieur.
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