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Construit sur un promontoire surplombant la vallée du Clain et les eaux
limpides du Bé, appuyé sur un éperon monumental que contourne la route, le
château couvre le bourg de son ombre tutélaire. Furent seigneurs de La Roche
de Sommières Jean Chaperon vers 1472, Anne Gouffier en 1524, Nicolas Ducas,
valet de chambre du dauphin, une vingtaine d’années plus tard, Pierre Rat,
échevin et lieutenant général du Poitou, en 1584, Jean Rat qui obtint en
1614 l’érection de la terre paternelle en baronnie. Le domaine échoit à
Jacques de Langlade à la fin de 1661; privé de la protection de Mazarin, qui
vient de mourir, ce proche de Fouquet, dont il prévoit à temps la disgrâce,
se retire en Poitou. En 1673, il entreprend la reconstruction du château,
confiée à Antoine Dumont, architecte d’exécution originaire de Civray, qui
utilise les matériaux provenant du château de Bernay, détruit à cet effet.
L'attribution des plans à Mansart (Hardouin-Mansart en l’occurrence) n’est
plus guère retenue. La mort de Langlade en 1680 n’interrompt pas les
travaux, achevés sept ans plus tard. En 1722, le domaine est acquis par
Louis de Vareilles et demeure depuis lors la propriété de ses descendants.
Les communs forment un ensemble cohérent qui précède et délimite
l’avant-cour, accessible par un pont que gardent des lions juchés sur les
piliers. Les écuries, avec leurs arcades permettant à plusieurs équipages
d’entrer ou sortir de front, leurs ouvertures soulignées de bossages, leurs
lucarnes à ailerons, alternativement en œil-de-bœuf et à baie rectangulaire,
enfin leurs combles brisés, attestent la qualité de la construction. La cour
d’honneur, isolée par des douves sèches, se développe sur une plate-forme
aux angles bastionnés. Le château, de plan massé, se compose d’un corps
principal sous toiture à pans brisés et de deux pavillons débordants
couverts d’un toit à croupes. Aux hautes fenêtres qui rythment
symétriquement l’élévation, correspondent, en moindre nombre, de petites
lucarnes amorties d’un motif fusiforme ou d’une boule, selon la forme de la
baie. Une description de 1780 fait état de lucarnes supplémentaires. La
décoration, d’une sobriété délibérée, reste subordonnée à l’architecture. Un
double corps de moulures sépare le rez-de-chaussée de l’étage carré, un
bandeau simple venant s’ajouter sur les pavillons, plus élevés et pourvus
d’une corniche à consoles. Un balcon de ferronnerie agrémente la travée
axiale. Un vestibule central, voûté d’arêtes plates, abrite un monumental
escalier à retours et commande la distribution des pièces, doublées en
profondeur. Il donne accès à une petite chapelle, dédiée à saint Louis,
voûtée elle aussi d’arêtes et percée initialement de baies à usage d’hagioscopes;
une ouverture de l’étage, munie d’une balustrade et située dans l’axe de la
première volée d’escalier, permettait de suivre l’office à distance. Les
pièces de réception, disposées en enfilade, prennent le jour sur la terrasse
qui domine le village. Une galerie de portraits de famille a été constituée
par la maison de Vareilles. Cet édifice atteint à la majesté
louis-quatorzienne par la noble inscription dans le paysage, l’ampleur de la
composition et la discipline de l’ordonnance. (1)
Éléments protégés MH : l'ensemble comprenant le château, les fossés, le
système bastionné, les grilles, les deux cours d'honneur, les communs et les
murs de soutènements : inscription par arrêté du 21 décembre 1988.
château de Sommières ou de Vareilles, Départementale 25, 86160
Sommières-du-Clain, propriété d'une société, visible de l'extérieur.
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