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Située à l'écart de Château-Garnier, la gentilhommière a recherché la
proximité du Clain jusqu'à s'y refléter. Les bâtiments d'exploitation de la
vaste avant-cour répondent au mode de vie seigneurial (en 1716, on remisait
dans l'aile ouest les perches pour mettre oiseaux de chasse). La première
mention d'une seigneurie remonte à 1452. L'îlot qui sert d'assiette au
château délimite un quadrilatère irrégulier et impose une répartition en
ordre dispersé. Le pavillon d'entrée, qualifié de donjon, arbore les
rainures qui permettaient le relèvement des ponts-levis donnant accès à la
porte charretière et à la porte piétonne. Au début du XVIIIe siècle étaient
disposées "autour dudit donjon des palissades de jassemain... rosier musqué
et lorier-serizier": la fonction défensive, soulignée par deux petites
bouches à feu conçues pour un tir rasant, le cédait alors à l'agrément. Un
bâtiment couvert d'un comble en tuiles assure la jonction avec la tour
d'angle, pourvue comme ses homologues d'un toit en poivrière et de
canonnières permettant le croisement des feux.
Le corps de logis principal, décalé par rapport à l'axe de l'entrée, est un
bâtiment rectangulaire médiocrement appareillé. Il est flanqué de trois
tours, dont l'une, moins rustique et donnant sur la cour intérieure, abrite
un escalier en vis. Quelques encadrements chanfreinés ou moulurés, notamment
celui d'une porte adjacente, entourée d'un tore en accolade et timbré d'un
écusson muet (les blasons peints sont vulnérables), appartiennent au premier
château, reconstruit dans le dernier tiers du XVIe siècle, au temps des
guerres de Religion. La paix revenue, une aile en retour, qui ferme la cour
vers l'ouest, a été adossée à la courtine. Cette aile en rez-de-chaussée est
éclairée du côté des douves par quatre ouvertures, dont deux grandes
fenêtres passantes à fronton triangulaire mouluré. Pareillement, deux des
portes donnant sur la cour sont passantes. L'intérieur a conservé des
boiseries de style Louis XIII. Le même décor de panneaux à dessin
géométrique se retrouve dans le pavillon d'entrée et dans le logis. Cette
campagne de travaux, placée sous le signe de la recherche du confort,
incombe à la famille Couraud, entrée en possession de Monchandy en 1600 et
attachée un temps à Poitiers, où Charles, écuyer, est coopté par le corps de
ville en 1642. Le prolongement vers l'est du corps principal est le fait de
la famille Frotier, alliée de la précédente et propriétaire des lieux
jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. (1)
château de Monchandy 86350 Château-Garnier, propriété privée, ne se visite
pas.
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