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La
Gruzalière (en 1453, Grant Sallière, peut-être de saule, salix) fut en 1470
seigneurie, dépendant de l’évêché de Poitiers, et appartint entre autres aux
Taveau de Mortemer, aux Chessé, d’Ingrandes, aux Rogier, aussi seigneurs de
Migné, aux Dreux, de La Brémaudière, branche aînée des Dreux-Brézé, puis, de
la fin du XVIIe à celle du XVIIIe siècle, aux Lecomte du Rivault, qui en
firent l'achat. Depuis 1588, presque tous ces propriétaires eurent en commun
d’être trésoriers généraux de France à Poitiers. On connaît au XIXe siècle
trois mutations de propriété, et désormais La Gruzalière appartient depuis
plus d’un siècle à la même famille. La construction, en L, s’oriente
sud-est, nord-ouest, prolongée vers le midi, en retour, par une chapelle, et
complétée au couchant d’ajouts ultérieurs. L’aile septentrionale, amputée
vers 1860 d’un passage couvert sur deux arcades plein cintre, comportait
aussi sur le cadastre de 1824 un corps de bâtiment en retour vers le sud, le
long de la voie de communication qui fut déplacée par la suite plus L
l’ouest dans le village. La tour angulaire porte une ouverture sommée d’une
accolade, que l’on trouve aussi au-dessus d’une niche intérieure de la
chapelle où se voit un médaillon en grisaille du début du XVIe siècle,
représentant la Crucifixion. Les autres ouvertures, dont certaines furent
encore percées au début du XXe siècle, sont toutes à traverse et meneau. Au
rez-de-chaussée de la façade regardant la vallée, au levant, la porte et la
fenêtre principale sont surmontées de cintres surhaussés, aux rampants ornés
de choux, s achevant en un fleuron. Au point de jonction des deux ailes
s’arrondit une échauguette dans un angle, en brique et pierre de taille,
percée de deux baies jumelles plein cintre et garnie de sculptures.
La façade perpendiculaire, ouverte sur le nord, porte dans un encadrement de
pierre réalisé au XIXe siècle un portrait en buste d’Henri IV, en bois, le
visage vers la droite. Décoré de l’ordre du Saint-Esprit, il atteste la
fidélité des fonctionnaires royaux qui habitèrent la demeure. Une porte
plein cintre s’ouvre sur cette façade presque sous l'échauguette, ainsi que,
sous le portrait, une autre porte, dont l'encadrement est une copie, faite
au quatrième quart du XXe siècle, avec ajout d'angelots aux culots, de celui
de la porte d’une tour quadrangulaire, s’élevant en contrebas au nord-est,
et construite trois siècles plus tôt. On y voit un blason mi-parti, "portant
d’un côté d’argent au chevron de gueules accompagné de trois merlettes de
sable", qui est Chessé. Il permet de situer une époque de construction entre
1595, date du mariage d’Élisabeth Taveau et de René de Chessé, et sans doute
la fin du premier quart du XVIIe siècle, avant laquelle probablement leur
fille Renée épousait Philippe Rogier. Cette tour, dite "grange aux dîmes",
est ornée intérieurement d’un décor au pochoir, datant du XVIIe siècle,
figurant de larges bandes de fleurs ocre rouge encadrant des scènes
disparues. Une autre tour, enfin, circulaire, plus petite, fut construite au
sud-ouest de l'édifice principal, près duquel se dressait autrefois un
important pigeonnier. (1)
château de La Gruzalière
86240 Iteuil, propriété privée, ne se visite pas, le randonneur qui emprunte
le sentier en direction de Mougon est agréablement surpris en découvrant sur
sa droite une demeure aux lignes élégantes, dont la façade à l'est s’encadre
magnifiquement dans un îlot de verdure.
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