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Le château de Morthemer offre au visiteur traversant le
bourg l’image d’une forteresse puissante et altière. Il a été restauré par
un grand architecte du XIXe siècle, E. Boeswillwald, intime collaborateur du
célèbre architecte
Eugène Viollet-le-Duc.
Le château se compose de deux parties: le donjon et un bâtiment
rectangulaire appelé "petit château" qui jouxte la nef de l’église
Notre-Dame. Au nord, le site est clos par un corps de bâtiment organisé de
part et d'autre d’un pavillon d’entrée ouvrant sur le parc du château. La
première mention du château apparaît au Xe siècle. Au XIIIe siècle, la
famille de Morthemer le transmet aux Sénéchal qui président à la
construction ou à la reprise du donjon dans le troisième quart du XIVe
siècle. Au XVe siècle, le domaine revient aux Taveau qui le posséderont
jusqu’au XVIIIe siècle. Plusieurs propriétaires se succéderont, jusqu’au
baron de Soubeyran qui achète la propriété en 1844. Son fils,
Jean-Marie-Georges de Soubeyran, alors député et riche financier, commande à
E. Boeswillwald, inspecteur général des Monuments Historiques, la
restauration qui débuta vers 1865. Inscrit à l’Inventaire Supplémentaire en
1927, l’ensemble est aujourd’hui une propriété privée.
Le petit château rectangulaire s’appuie à l’est sur l’église paroissiale et
à l’ouest sur une tour qui le relie au donjon. Il présente quatre travées de
fenêtres au sud côté village, alors qu’au nord il s’ouvre sur le parc par un
portique aux arcs légèrement brisés surmonté d’une rangée de baies étroites
et d’un parapet crénelé sous un toit à double pente. Ces dispositions sont
l’œuvre du restaurateur qui a cherché à donner une allure médiévale à ce
bâtiment qui pourrait dater du XVIIIe siècle, peut-être de 1771. Le donjon
quadrangulaire possède cinq niveaux; il présente des contreforts tourelles
sur trois angles et une tour en saillie sur le quatrième, disposition à
laquelle il faut ajouter un avant-corps à l’angle sud-est, plus bas d’un
étage que le donjon et perpendiculaire au petit château. L'ensemble est
couronné d’un parapet crénelé sur faux mâchicoulis. Si le restaurateur n’a
pas modifié la structure du bâtiment, il a créé de toute pièce le système
défensif sommital et la plupart des fenêtres. L'intérieur n’a pas été oublié
et a reçu une décoration néo-gothique très soignée. Il est clair que, sans
l’intervention du propriétaire et de l’architecte, le donjon de Morthemer
n’existerait plus aujourd’hui tant l’ensemble était délabré avant 1860. Par
ailleurs, cette restauration pratiquée par des hommes compétents est de très
bonne qualité, loin de certains pastiches néo-gothique plus douteux. Elle a
une valeur de témoignage, unique dans la Vienne pour l'architecture
militaire, révélant les théories et doctrines de l’architecture au XIXe
siècle. (1)
Éléments protégés MH : le donjon de Morthemer :
inscription par arrêté du 18 mars 1927. L 'ensemble des bâtiments en
totalité (petit château, communs, murs d'enceinte) ainsi que le sol sur
lesquelles ils sont situés : inscription par arrêté du 14 mai 2008.
château de Morthemer 86300 Valdivienne, propriété privée, ne se visite
pas, visible de l'extérieur.
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