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Près de
Loudun, sur la commune de Rossay, le domaine du Bois-Rogues est actuellement
constitué d'un parc de cent hectares entouré d'un mur de quatre kilomètres
de long. L'histoire du Bois-Rogues remonte au milieu du XIIe siècle avec
l'un de ses premiers seigneurs nommé Rogues de Coué. Son fils, Jodouin de
Coué, fonda le prieuré en 1191 (celui-ci dépendant de l'abbaye de Bonnevaux).
Cette propriété est restée dans la famille de Coué jusqu'au XVe siècle, puis
est passée par mariage dans l'une des familles les plus nobles du pays,
celle des Sanglier. A la fin du XVIe siècle, Renée Sanglier fait passer ses
terres dans la famille Chatillon, par son mariage avec Claude de Chatillon.
Au début du XVIIIe siècle, Le Bois-Rogues est acheté par la famille de
Lignères, dernière famille de renom. La chapelle, dédiée à saint Eutrope,
renferme un transi daté de la fin du XVe siècle.
Une fuie, considérée comme l'une des plus belles de la région, est
actuellement en partie détruite. Ce pigeonnier, sur plan circulaire de grand
diamètre, a été construit en pierre de taille. L'élément le plus remarquable
de ce domaine reste l'aile Renaissance qui a succédé à une construction
médiévale dont il ne reste aucun vestige. Cette galerie de plan
rectangulaire est constituée d'un rez-de-chaussée ouvert au nord de neuf
arcades en plein cintre dont quatre sont actuellement fermées. Ces arcs
moulurés présentent une agrafe à chaque clef. Un escalier en vis, construit
dans une tour rectangulaire, permet d'accéder à un premier étage. Celui-ci
est formé par une salle unique ornée de son pavement d'origine. Elle est
éclairée par des fenêtres à meneau et traverse, quatre sur le mur nord et
deux au sud. Ces ouvertures possèdent des volets intérieurs en bois à deux
battants. La façade, rythmée de pilastres, présente une division en travées
verticales associant une arcade sur deux à une fenêtre. Les ornements sont
composés d'éléments ioniques au rez-de-chaussée et corinthiens au premier
étage. Cet ensemble s'achève par une corniche moulurée interrompue par les
fenêtres de l'étage. L'ordonnance de la façade nord, en travées verticales
cantonnées de pilastres, est une disposition qui s'est développée pendant la
première Renaissance en France. À ces caractères est associé l'emploi
d'ordres antiques, témoins d'une rupture, vers 1540, marquant le début de la
seconde Renaissance. Cette datation stylistique permet de placer la
construction de la galerie sous Gilles Sanglier. Ce dernier était assez
important pour recevoir, de François 1er, la garde du duc de Milan,
Maximilien Sforza, après la bataille de Marignan. Mais cet unique corps de
bâtiment est-il le dernier témoin d'un ensemble plus important aujourd'hui
disparu ou bien le seul élément d'un projet inachevé ? Rien ne permet
d'attester l'une ou l'autre de ces hypothèses. (1)
Éléments protégés MH : la galerie : classement par arrêté du 21
octobre 1970 ; l'ancienne chapelle : inscription par arrêté du 21 octobre
1970.
château du Bois Rogue 86200 Loudun (Rossay), propriété privée, ne se visite
pas.
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