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L'agrément du cadre, aménagé en terrasses dominant le
Clain, l'ancienneté de l'occupation du site et la succession des édifices (
la villa éponyme de Varius à proximité de l'antique Via Antonia, un
hébergement et un moulin construits par l'abbaye de Bourgueil, puis un
château fort attesté en 1392 mais ruiné par la guerre de Cent Ans), les
droits de haute justice attachés à ce fief épiscopal (la double potence
était placée au départ de la route de Saint-Georges), enfin les occurrences
de l'histoire (la monumentale tour-colombier libéralement octroyée par Anne
d'Autriche), justifient le renom de ce bel ensemble castral. Les bâtiments
actuels, fondés sur des substructions remontant au XVe siècle, incombent
pour l'essentiel aux propriétaires des deux siècles suivants. Les Bellère,
en possession du fief depuis 1433 au moins, s'en dessaisissent en 1594, au
lendemain de la Ligue. A cette époque de recomposition sociale, la
seigneurie de Verres est acquise par Pierre Rougier, marchand de Poitiers et
bourgeois du corps de ville. Dans les années 1630, elle échoit par alliance
à Jacques Degennes, échevin et président du présidial, qui reçoit en juillet
1650 Louis XIV et la régente en son hôtel de la rue des Flageolles. En 1712,
une descendante porte le domaine dans la maison de La Rochebrochard. Deux
ans auparavant, un aveu et dénombrement fait état "de tours à créneaux,
douves, fossés, pont-levis, boulevard, canonnières".
Le châtelet d'entrée est encadré de deux tours rondes d'allure médiévale,
constituées d'étroites assises de moellons grossièrement équarris. Le
logis-porche, que protège un registre de mâchicoulis, se distingue par son
parement en pierre de taille et son décor d'inspiration classique: ordre de
pilastres surmonté d'un fronton triangulaire pour chaque porte, chambranle
et appui mouluré de la baie de l'étage (accessible par l'escalier en vis
installé dans la tour attenante). Depuis la disparition de l'aile nord en
1891, les communs se réduisent à un long corps de dépendances uniformisé par
de nombreux percements et par une toiture qui associe la tuile plate et
l'ardoise. Le logis principal est un simple rectangle flanqué de trois
tours. La façade sur cour se compose de deux travées réparties de part et
d'autre d'une tour d'escalier hors œuvre, carrée et coiffée d'un dôme.
L'élévation qui donne sur la vallée est ajourée par des ouvertures de module
inégal et repose sur un soubassement palliant la déclivité du terrain. Le
rez-de-chaussée de la tour sud abrite un oratoire à la voûte ornée de
nervures retombant sur des consoles feuillagées. Au pied de la terrasse,
étayée par une série de puissants contreforts, se dresse la fuie que
couronne une rangée de corbeaux moulurés alternant avec les trous d'envoi.
L'enrayure et l'échelle tournante sont adaptées aux dimensions accordées par
dérogation royale et rappelées par une inscription datée (1656, 2620
BOULITES), ce qui correspond à un nombre de pigeons bien supérieur à la
quantité d'arpents prévue pour chaque volatile. Divers éléments décoratifs
ou fonctionnels (puits couvert d'un toit en pavillon, portail sommé de trois
motifs d'amortissement, glacière en forme de puits maçonné...) ainsi que des
parterres de buis taillés agrémentent les abords. Ce château à la sobre
ordonnance séduit par sa poterne en avant-poste, les effets de volume
dispensés par les hauts combles et son inscription dans le paysage. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures de l'ensemble des
bâtiments (château proprement dit poterne, communs): inscription par arrêté
du 20 avril 1959. Les jardins : inscription par arrêté du 20 avril 1959. La
fuie du château : classement par arrêté du 4 mars 1994.
château de Vayres 86130 Saint-Georges-les-Baillargeaux, tel. 05 49 90
89 87, visite des extérieurs et location de salles pour réceptions,
séminaires, mariages...
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