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Construit sur un faible promontoire
qui domine la vallée de la Vonne, le château de Forzon, isolé et méconnu, ne
semble pas avoir joué un rôle défensif particulier pendant le Moyen Age. Il
est mentionné pour la première fois en 1260, lorsque son seigneur Abelin en
rend hommage à Alphonse, comte de Poitou. A cette époque Forzon est un
simple fief qui dépend du château de Curzay. Aucun document ne couvre le
XIVe siècle. En revanche, on sait que de 1421 à 1648, les Boilayve possèdent
la seigneurie. Morcelé à la suite de nombreuses ventes de terres et de
métairies, le fief sera racheté par les Savary, puis passera en 1761 à
Gabriel-Étienne Rioult, seigneur de Curzay. Démembré pendant la Révolution,
le château devient une ferme. Extrêmement détruit, l'édifice primitif est
modifié au cours des siècles et même rasé (deux tours d'angle et des
portions de murs datables du XIIIe siècle). Il n’en subsiste qu'une courtine
segmentaire, un corps de logis et surtout un beau châtelet d'entrée qui date
du dernier quart du XVe siècle, expression verticale de la puissance
seigneuriale passée. Le château décrivait un plan polygonal, refermé sur une
cour munie d'un puits. L'édifice est entièrement entouré par des douves
toujours en eau, dont la largeur (10 à 15 mètres) constituait une défense
naturelle efficace. L'accès se faisait par le châtelet, pièce maîtresse du
château. Un pont dormant en bois (élément fixe) sur lequel retombait le
tablier d'un pont-levis à flèches permettait le franchissement de la porte
charretière. Le pont-levis, suspendu par d'énormes poutres qui venaient
s'encastrer dans les parois lorsqu'il était relevé, n'était manipulable que
de l'intérieur du châtelet pour des raisons de sécurité. Un seul défenseur,
posté au rez-de-chaussée, suffisait pour descendre et remonter le tablier de
bois. Cet élément a disparu, les rainures d'encastrement des flèches ont été
soigneusement murées et le pont dormant a été remplacé par un ouvrage en
pierre.
Le châtelet se compose d'un bâtiment rectangulaire (6 mètres sur 7,50
mètres) sur lequel on a plaqué deux tours circulaires d'égal diamètre (5,60
mètres). Ces trois éléments associés, qui forment un puissant bloc défensif,
culminent à environ quatorze mètres de hauteur et sont construits en petit
appareil assez régulier. Le rez-de-chaussée des tours est équipé de
plusieurs postes de tir sophistiqués (canonnières à la française) dont la
disposition symétrique et la structure en éventail permettaient une défense
efficace des douves et du pont dormant. On accède à l'étage du châtelet par
un escalier de bois (peut-être une échelle à l'origine) situé dans la tour
de droite, qui mène à une belle salle de garde dallée largement éclairée par
deux baies disposées en vis-à-vis, munies de coussièges, qui servaient de
postes de surveillance, du côté de la cour et du côté de l'entrée. Une
superbe et vaste cheminée dont le manteau est malheureusement fendu
procurait enfin le chauffage nécessaire à l'ensemble de l'étage. Dans la
salle de la tour voisine, une large baie ouverte dans l'axe, constituait
semble-t-il l'unique poste de tir latéral, protégeant les douves et leurs
abords. (1)
château de Forzon 86600 Sanxay, propriété privée, ne se visite pas.
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