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L'étymologie du nom de Scorbé-Clairvaux apparaît
d'abord dans les textes sous la forme de Sene Corbiaco (Venance Fortunat,
VIe siècle). La villa de Sene Corbiaco est citée à la fin du X e siècle
lorsqu'un dénommé Rainon donne au monastère de Saint-Maixent près de
Poitiers, pour le salut de son âme et celle de son père Frébaud, six oeuvres
de terres sises dans la villa de Scorbé en la viguerie de Braye. Le nom de
Clairvaux apparaît avec la création de la seigneurie, dont les premières
mentions datent du début du Xe siècle. Claris Vallibus va devenir Clara
Valle (1180), Clervaux (1291), puis Clairvaux (1782). Les deux noms sont
associés à la fin du XVIIIe siècle sous la forme de Scorbé-en-Clairvaux,
puis de Scorbé-Clervault au début du XIXe siècle. Le site du Haut-Clairvaux
est aménagé à partir du Xe siècle à un emplacement stratégique pour le
contrôle du Haut-Poitou, sur un plateau calcaire dominant la vallée de l'Envigne
et l'ouest du châtelleraudais. Le premier détenteur connu du château, entre
1030 et 1060 est Hugues de Clairvaux, gouverneur de Saumur. Un lignage
apparaît dès la fin du XIe siècle dans l'entourage du vicomte de
Châtellerault et vers 1126 Geoffroy de Clairvaux est désigné comme seigneur
des lieux. Le château est fortifié à la fin du XIIe siècle à la suite d'une
querelle opposant Henri le Jeune, comte d'Anjou et du Maine à son frère
Richard Coeur de Lion, comte du Poitou et duc d'Aquitaine. Une tour de
défense est alors érigée, soutenue par d'imposants contreforts plats.
Le château est ensuite rendu au vicomte de Châtellerault, seigneur direct de
Clairvaux, qui le conserve jusqu'au XIIIe siècle. Plusieurs familles vont
ensuite se succéder à la tête de la seigneurie pendant les deux siècles
suivants. Au sud du site castral, la chapelle Notre-Dame-des-Vergers a sans
doute été fondée au début du XIIe siècle. L'accès à la chapelle s'effectuait
non pas à l'ouest, comme à l'accoutumée, mais par le côté nord de la nef,
face à la cour du château. Elle a été richement ornée de fresques
représentant la vie de la Vierge et du Christ, et dont il ne reste
aujourd'hui qu'une petite partie. Un village se constitue progressivement
aux abords du château. Plusieurs logis, associant éléments de défense et
lieux de stockages, sont ainsi construits à proximité entre la fin du XVe
siècle et le début du XVIe siècle (logis du Châtenet, logis du Pressoir,
château des Robinières). En 1477, le partage du fief entre les familles
Chabot et de la Tour Landry conduit à l'abandon progressif du site du
Haut-Clairvaux, mentionné comme étant en ruine au XVIIe siècle, et à la
construction d'un nouveau château au sud du bourg à partir de la fin du XVe
siècle par la famille Chabot. Robert Chabot fait ainsi entreprendre entre la
fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle la construction d'un logis,
édifié dans le style Renaissance, et d'une tour cylindrique. C'est
probablement de cette période que date l'aménagement d'une place pour la
tenue de foires.
Depuis le sommet du hameau du Haut-Clairvaux, les vestiges du château
dominent tout l'ouest châtelleraudais. Le site aurait été constitué à
l'origine d'une enceinte et de sept tours crénelées, entourées par des
douves. Le premier détenteur connu du château, entre 1030 et 1060, fut
Hugues de Clairvaux, gouverneur de Saumur. La partie basse du donjon, la
plus ancienne, remonte probablement à cette période. Elle possède en tout
cas les caractéristiques du donjon d'époque romane: plan carré, contreforts
plats, salle basse voûtée, accès surélevé. Une énorme tour de défense (ou
mur-bouclier) a été greffée par-dessus à la fin du XIIe siècle par Richard
Coeur de Lion, alors comte de Poitou et d'Anjou, en guerre contre son frère,
le roi d'Angleterre Henri le Jeune. Cette tour, soutenue par d'imposants
contreforts plats, présente un parement de qualité, en pierre de taille.
Côté ouest, en hauteur, subsistent les traces d'une voûte d'ogives. Située
au sud du donjon, la chapelle seigneuriale, vouée à Notre-Dame-du-Verger, a
sans doute été fondée elle aussi à l'époque romane, au début du XIIe siècle.
D'une architecture novatrice pour son époque, il s'agissait alors d'un
édifice spacieux, clair, aux proportions harmonieuses et au décor soigné. Il
était constitué d'une nef, d'une travée sous clocher (qui a perdu sa partie
haute, carrée), d'un choeur et d'une abside dont le toit a été restitué en
2011 lors de travaux de restauration. L'accès à la chapelle s'effectuait non
pas à l'ouest, comme à l'accoutumée, mais par le côté nord de la nef, face à
la cour du château. A l'intérieur, la chapelle conserve des chapiteaux
sculptés de grande qualité. Elle était aussi richement ornée de fresques
représentant la vie de la Vierge et du Christ, et dont il ne reste
aujourd'hui qu'une petite partie. (1)
Éléments protégés MH : les restes de la chapelle et du donjon : classement
par arrêté du 25 novembre 1926.
château du Haut-Clairvaux 86140 Scorbé-Clairvaux, propriété de la
commune, visite sur demande, lieu-dit le Haut-Clairvaux. Le haut du donjon
offre un point de vue imprenable sur le département de la Vienne.
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