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La formation d’un bourg rassemblé autour de
l’église (Ecclesia Sancti Martini Arsi, citée dès 1096), la constitution
d’une châtellenie relevant du comté de Civray, ainsi que les possibilités
défensives offertes par le site, justifient la présence de cet édifice élevé
pour l’essentiel en deux temps, au XVe et au XVIIIe siècles. Se sont succédé
en qualité de seigneur Pierre de Salignac en 1483, Julien Le Bœuf et Jacques
de Greaulme à l’époque des guerres de Religion, Jean de Moussy en 1609...
Les Lambertye (ou Lambertie) donnent à l’ensemble castral sa physionomie
actuelle, marquée par la primauté de la fonction résidentielle;
l’installation de cette famille de noblesse militaire remonte à 1660, quand
Jean de Lambertye épouse Marie du Raynier, fille du seigneur du lieu. En
1789, le comte de Lambertye est député de la noblesse du Poitou aux États
généraux. Les armes ancestrales, accostées d’étendards, figurent au fronton
de l'édifice: les deux chevrons sont représentés dans un écusson sur le
tout. La vaste avant-cour, limitée par une grille dessinant de savantes
inflexions, fermée aux abords de la cour d’honneur par des portails latéraux
dotés d’ailerons à volutes, contribue à ennoblir la demeure. La longue aile
de communs, unifiée par la toiture et le rythme des ouvertures, atteste la
vocation agricole du domaine. Des douves en eau se déversant dans le Clain
circonscrivent une plate-forme que cantonnent de hautes tours construites en
petit appareil régulier et ajourées avec parcimonie ; les meurtrières
médiévales ont été transformées en canonnières et une salle de la tour
sud-ouest convertie en chapelle.
Le logis est un bâtiment rectangulaire appuyé aux deux tours qui regardent
la rivière. La façade principale, précédée d’une terrasse et couronnée d’une
balustrade qui dissimule la naissance du toit, se compose de cinq travées
réparties sur trois niveaux. Elle s’ordonne symétriquement de part et
d’autre d’un avant-corps en légère saillie, délimité par une superposition
de pilastres et coiffé d’un fronton cintré sommé d’une urne. Les fenêtres de
la travée médiane se distinguent par leur linteau en arc segmentaire et
s’inscrivent dans un parement à refends. Les façades latérales laissent
apparaître un niveau supplémentaire, dévolu aux offices en sous-sol.
L’élévation postérieure, en partie soustraite à la vue par un bosquet de
bambous, est singulièrement austère. L'organisation intérieure ne déroge pas
aux règles d’usage: pièces de réception traversées par la lumière et se
commandant mutuellement, ample escalier central à volées droites,
appartements de l’étage desservis par un couloir. La confrontation entre
l’héritage médiéval et les principes de la composition classique a produit
une œuvre d’architecture sinon originale du moins équilibrée et harmonieuse.
(1)
château de Saint Martin l'Ars 86350 Saint-Martin-l'Ars, propriété privée, ne
se visite pas.
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