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Le sort de ce
malheureux château est un terrible exemple de l'effrayante puissance du
vandalisme. Le fief, souvent écrit Abin, relevait de La Tour de Massognes.
Les premiers seigneurs connus (les Cursay possédèrent le château du même nom
de Saint-Genest d'Ambière) sont les Montléon, dont le dernier mâle, Louis,
fut aussi seigneur de Touffou. Fille et héritière de Louis et de Sibylle
Chapperon, dame d'Abain jusqu'à sa mort (1563), Claude de Montléon épousa en
1519 Jean Chasteigner, seigneur de La Roche-Posay, et apporta le château d'Abain
à cette illustre famille du Poitou. Comme les Montléon, les Chasteignier,
richement possessionnés, pourvus de charges importantes, méritaient
pleinement leur titre de "hauts et puissants seigneurs". Très prolifiques,
ils donnèrent nombre d'hommes distingués, dont Louis, qui combattit dans les
rangs catholiques à Jarnac et Moncontour, accompagna en Pologne le duc
d'Anjou, futur Henri III, ou Henri-Louis (1577-1651), l’évêque de Poitiers
de la Contre-Réforme. Pourtant, la branche aînée, de La Roche-Posay,
s'éteignit avec Charles. Le 15 mai 1667, pour régler la succession de ses
parents, il avait abandonné la terre et seigneurie d'Abain à sa nièce,
Marie-Lucie Sabatier, par représentation de la mère de celle-ci, Marie-Lucie
Chasteignier, sa sœur. Marie-Lucie était mariée à Claude Lutier décéda en
1709. Par elle, la descendance féminine des Montléon et des Chasteignier
conserva Abain jusqu'en 1812: leur fils, Claude-César Lutier, puis la fille
de ce dernier, autre Marie-Lucie, mariée à Jean-Baptiste Chardebœuf, marquis
de Pradel. S'ils habitaient le plus souvent Poitiers, Lutier et Chardebœuf
faisaient de fréquents séjours en leur château d'Abain; le marquis de Pradel
y fit construire une nouvelle chapelle, bénite en 1771. En 1812, Luce et
Adélaïde Chardebœuf de Pradel Venditent le château à Charles Beufvier. Ce
fut le début de ses malheurs. Le "comte de Beufvier" venait de se séparer
(1810) de sa jeune épouse, Hélène de Raigecourt (f 1884), à qui il fit subir
un calvaire: après la mort de son mari en 1838, cette filleule de madame
Élisabeth fonda un couvent, où elle se retira. Elle donna le château en 1844
à sa sœur, Ernestine de Raigecourt, mariée à Adolphe de Las Cases. En 1897,
leur petit-fils, Ludovic de Ripert d'Alauzier le mit en vente, avec son
magnifique domaine. Le château, du XVIe siècle, avait encore grande allure.
Le cadastre de 1817 et le photographe ont fixé sa forme rectangulaire
flanquée de deux tours d'angle et le mâchicoulis. Il fut acheté par Jean
Barbot, qui s'acharna à le détruire pierre par pierre. Seule échappa la
pauvre tour, avec ses petites fenêtres rectangulaires, qui cache sa honte
derrière des grilles. (1)
Éléments protégés MH : la tour : inscription par arrêté du 30 octobre 1925.
château d'Abain 86110 Thurageau, propriété privée, visite des extérieurs,
vestiges.
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