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Le fief de la Brosse, cité pour la première fois en 1532 dans les textes,
dépendait de la châtellenie de La Roche-Posay. Il appartenait à la famille
de Grailly vers 1600. Dans la deuxième moitié du XVIIe siècle (en 1657 ou en
1694 selon les sources), la famille Le Picard de Phélippeaux reçoit par
mariage le domaine de la Brosse. Elle conserve le château jusqu'à la
Révolution, pendant laquelle il sera vendu comme bien national le trois
germinal an II à Anne Fleury, femme Legrand, pour cent mille livres. Un
membre de cette famille, Louis-Edmond Le Picard de Phélippeaux, émigre
pendant la Révolution et combat auprès des Anglais. Il s'illustre notamment
dans la défense de la ville de Saint-Jean-d'Acre en 1799. Louis-Edmond est
connu pour avoir été l'adversaire de Napoléon Bonaparte, et ce à deux
reprises. Ils se détestaient lorsqu'ils étaient tous deux, en 1784, élèves
dans la même classe d'artillerie à l'École Royale Militaire de Paris. Puis,
lors de la bataille de Saint-Jean-d'Acre en 1799. Le château de la Brosse
est un édifice fortifié d'origine médiévale, dont les éléments les plus
anciens datent probablement du XVe siècle. A cette époque, le château était
composé d'un corps de logis rectangulaire, constitué de deux pièces carrées,
épaulé par deux tours circulaires aux angles sud-ouest et nord-ouest. Seule
subsiste aujourd'hui la tour sud-ouest. Il est probable qu'une tour
d'escalier à vis, accolée à l'élévation est, desservait à l'époque l'étage.
Un mur d'enceinte, totalement disparu aujourd'hui, entourait le logis et les
dépendances.
Au XVIIe siècle, le logis a été doublé en profondeur, nécessitant la
construction d'un nouvel escalier. A la fin du XVIIe siècle ou au XVIIIe
siècle, un pavillon carré a été ajouté à l'angle sud-est et la plupart des
ouvertures ont été transformées. La porte du logis, sur l'élévation est,
date ainsi de cette époque. Parmi les dépendances, certaines datent du
XVIIIe siècle, d'autres du XIXe siècle. Pendant la Révolution, l'inventaire
du château réalisé peu avant la vente en tant que bien national nous
renseigne sur les bâtiments: "une maison de maître, composée de trois
chambres basses, trois petits cabinets, une petite chambre de jardinier,
quatre chambres hautes et cinq cabinets, grenier par dessus. Deux cours, une
écurie, un cuvier, une grange, un cellier, grenier par dessus, trois petits
toits à cochons, deux granges assez spacieuses, deux chambres basses servant
au métayer, une étable à bœufs, un toit à brebis, un autre cellier tenant à
la maison du métayer, un petit toit à cochons, une mare dans une première
cour devant la porte du logis, un puits, un jardin renfermé de murs, un four
et un autre petit jardin". La mare et certaines dépendances aujourd'hui
disparues figurent sur le plan cadastral de 1827. Les cheminées d'origine
ont été remplacées par d'autres cheminées anciennes dans la deuxième moitié
du XXe siècle. Le portail, qui était situé à côté de la tour circulaire,
sous la bretèche, a été vendu en 1989. Il était composé d'une porte
charretière et d'une porte piétonne.
Le château de la Brosse, situé à l'extrémité est de la commune de
Vicq-sur-Gartempe, est composé d'un logis et de dépendances autrefois
ceinturés par un mur d'enceinte. A l'ouest de l'ensemble, le logis de plan
rectangulaire est épaulé par une tour circulaire à l'angle sud-ouest et un
pavillon carré à l'angle sud-est. Le logis comprend deux niveaux, sans cave.
La toiture est très pentue, composée de longs pans et de croupes couverts en
tuile plate. La façade est située sur l'élévation Est: une porte, couverte
en arc segmentaire dont la clé est saillante, est encadrée par deux
pilastres cannelés à chapiteaux d'ordre ionique. Au-dessus, deux
amortissements s'appuient sur la corniche. Les armoiries aujourd'hui bûchées
et déposées étaient sculptées sur une pierre sise entre ces deux
amortissements. Cinq fenêtres de différentes tailles, couvertes en arc
segmentaire, sont percées sur cette élévation et un oculus a été muré à
l'étage. L'élévation nord est percée de quatre ouvertures organisées en deux
travées. Près de l'angle nord-est, une porte en anse de panier est surmontée
d'une porte haute aujourd'hui transformée en fenêtre. Cette dernière
ouverture ouvre sur une pièce dont le niveau est plus bas que les autres
pièces de l'étage. Près de l'angle nord-ouest, deux ouvertures plus larges
ont remplacé d'anciennes fenêtres à meneaux. Trois travées de fenêtres
couvertes en arc segmentaire rythment l'élévation ouest, qui est surmontée
de deux lucarnes et d'une souche de cheminée.
Enfin, au sud sont percées trois baies en arc segmentaire, alors que deux
souches de cheminées s'élèvent au-dessus de l'élévation. La tour circulaire
mesure 5,20 mètres de diamètre et s'élève d'un étage supplémentaire par
rapport au logis. Couverte d'un toit conique en tuile plate, elle présente
quelques baies étroites et plusieurs fines meurtrières. Une bretèche est
saillante au sud-ouest en partie haute. Construite en pierre de taille et
reposant sur quatre consoles, elle est percée d'une canonnière pour le tir
horizontal et d'une fente pour le tir vertical. Une petite lucarne est
aménagée dans la toiture de la tour à l'est. A l'angle sud-est, le pavillon
carré est coiffé d'un toit en pavillon couvert en tuile plate. Seules deux
baies en arc segmentaire ont été percées sur son mur sud. A l'intérieur, un
escalier tournant en pierre, à trois volées rampe sur rampe, est situé
contre l'élévation est. Une colonne d'ordre dorique s'élève depuis le repos
et soutient quatre arcs. La pièce plus basse de l'étage située au nord-est
est accessible depuis le repos de l'escalier, après la première volée. Le
rez-de-chaussée du corps de logis est divisé en trois pièces. Les deux
pièces situées à l'ouest, les plus anciennes, présentent deux portes dans
les angles sud-ouest et nord-ouest. La porte au nord-ouest a été murée lors
de la destruction de la seconde tour. La porte au sud-ouest permet toujours
l'accès à la tour subsistante. Les dépendances sont situées à l'est du logis
et sont regroupées en deux bâtiments. Au nord, un ancien logement de métayer
et une grange-étable à façade sur le mur gouttereau sont alignés. Au sud,
une étable est accolée à une grange-étable à façade sur le mur pignon.
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château ; l'escalier :
inscription par arrêté du 30 avril 1990.
château de
la Brosse 86260 Vicq-sur-Gartempe, propriété privée, ne se visite pas.
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