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Le château de Cercigny se situe au sud-ouest de la
commune de Vivonne, dans une très belle vallée, au creux de laquelle
serpente le Clain. Anciennement Cercigné, la seigneurie est mentionnée dès
1303. Elle est à cette époque la propriété de Guy de Rochechouart, qui
possède également le château de Tonnay-Charente. Plus tard, Foucault, membre
de la même famille et seigneur de Mortemart, en hérite. La seigneurie dépend
à cette époque de la paroisse de Vivonne et demeurera dans les mains des
Rochechouart Jusqu’à l'extrême fin du XVIIe siècle. Au siècle suivant, la
propriété revient par alliance aux Frotier de La Coste-Messelière. Après la
Révolution, le château de Cercigny passe dans les mains de plusieurs
propriétaires. Enfin, en 1890, la famille Majou de La Debutrie en fait
l’acquisition; elle l’habite encore aujourd’hui. L'édifice actuel est
incomplet. Il porte les traces de nombreuses mutilations et de modifications
plus récentes. La chapelle Notre-Dame de la Consolation fut bénie le 28
octobre 1678. Le pigeonnier circulaire est considéré comme le plus grand de
la Vienne (3300 boulins).
Construit sur un îlot entouré par de larges douves en eau, le château se
compose de deux corps de bâtiment encadrant un magnifique châtelet d’entrée,
ainsi que d’un fort beau pigeonnier. Sans doute démantelé par Richelieu au
moment de la Fronde (huit tours auraient été détruites), il semble que
l'édifice primitif était de plan polygonal. On ne peut pratiquement rien
préciser concernant les ailes du château, tellement celles-ci ont été
remaniées. Il semble cependant qu’elles s’appuient sur le tracé des
anciennes courtines, qui étaient très larges, à l’est tout du moins. La
seule partie authentiquement préservée est le châtelet d’entrée. Il se
compose de deux tours circulaires de faible saillie qui flanquent une porte
d’entrée en arc légèrement brisé, autrefois défendue par un pont-levis à
flèches, dont les rainures d’encastrement subsistent. S’il est relativement
bien équipé au rez-de-chaussée, où plusieurs archères canonnières défendent
l’approche des douves et de l’ancien pont dormant (elles semblent bien dater
de la phase de construction originelle au milieu du XVe siècle), les étages
ne possèdent par contre aucun poste de tir fiable, mais de nombreuses baies
étroites à meneau, qui fournissaient un important éclairage au corps de
garde. Le couronnement des tours a disparu, mais un parapet défensif porté
par des mâchicoulis à triple ressaut nous renseigne clairement sur l’aspect
qu’avait le sommet du châtelet autrefois: une puissante ligne défensive, où
alternaient des archères canonnières et de petites baies carrées, propices à
la surveillance et au contrôle de l’organe d’entrée. On peut être surpris
par le nombre important de fenêtres sur un tel édifice, mais il correspond à
une nécessité matérielle: celle de vivre confortablement en temps de paix
dans un édifice qui n’est plus totalement destiné à la guerre, mais qui
exprime encore par sa physionomie et quelques équipements de tir vitaux, une
capacité de défense non négligeable. On peut rapprocher cet ouvrage d’entrée
de celui de Chambonneau qui date de la même époque et qui présente une
morphologie comparable. (1)
Éléments protégés MH : le châtelet d'entrée : inscription par arrêté du 31
décembre 1993. La chapelle et le pigeonnier : inscription par arrêté du 23
septembre 1998.
château de Cercigny, rue de la Chapelle, 86370 Vivonne, lieu-dit
Bas-Cercigny, propriété privée, ne se visite pas.
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