|
Le 4 décembre 1404, hommage de la seigneurie de Toucy
rendu à l’évêque Michel de Creney "Item s’ensuit le fyé que tient de nous
noble homme Philippe d’Arthé, escuier à cause de nostre dit chastel de
Thoucy, c’est assavoir la maison d’Arthé, le porpris d’icelle le boisson, le
colombier et toute l’appartenance d’icelle ensemble la granche et bois
contenant environ deux arpents de terre indivis avec Guillaume d’Arthé,
escuier, frère dudit Philippe". En 1470, la famille Beranger-du-Gua acquiert
Arthé. Entre 1484 et 1520, la famille d’Assigny tiendrait Arthé. En 1579,
Marie de la Bussière, veuve de Jacques de Paris, écuyer, seigneur d’Arthé,
est propriétaire du lieu. Entre 1867 et 1897, Alfred de Nogaret effectue
d’importants travaux sur le château d’Arthé. Il transforme notamment en
chapelle gothique les deux pièces superposées de la grosse tour après avoir
supprimé plafond et plancher. Il perce les deux fenêtres ogivales et fait
poser les deux colonnes portant la voûte. Il fait également installer la
cheminée monumentale de la grande salle.
Arthé occupe un point névralgique, situé à cinq kilomètres au nord de Toucy
sur le territoire du diocèse de Sens, à la limite de celui d’Auxerre. Selon
les actuels propriétaires, le château s’ouvre au sud sur une voie romaine,
aujourd’hui nommée chemin des Romains. Il est perché au rebord d’un plateau
dont il épouse les déclivités. Il se voit ainsi protégé de manière naturelle
sur les côtés sud et est par le dénivelé qui est très escarpé. A l’ouest et
au nord, il est enfermé par des fossés remplis d’eau. Désormais, le château
n’est plus constitué que d’un grand bâtiment rectangulaire, flanqué au
sud-est d’une grosse tour dont la base est large de plusieurs mètres et à
l’est, face à la cour, d’une tour d’escalier octogonale. Seule la moitié est
de cette bâtisse est antérieure au XVIIIe siècle. Selon G. Noyé , la
photographie aérienne et le cadastre révèlent un "dessin parcellaire qui
pourrait évoquer une vaste enceinte". Lors de fouilles effectuées par Alfred
de Nogaret au XIXe siècle, on aurait retrouvé des substructions au nord dans
la cour actuelle. Selon J. Léviste, "le château formait originairement et
jusqu’aux temps modernes, un vaste quadrilatère fortifié dont on retrouve le
tracé dans la cour, jalonné à l’ouest par une tourelle d’angle du XVe
siècle, aujourd’hui isolée, par les vestiges de fossés remplis d’eau et par
un colombier". La tour retrouvée aurait alors fermé l’angle nord-est de
l’ensemble. La grosse tour ronde, qui flanque le château à son angle
sud-est, pourrait remonter au XIIIe siècle selon G. Noyé. Pour sa part, J.
Léviste suppose que la partie la plus ancienne du corps de bâtiment date du
XVe siècle. On constate aujourd'hui la présence de canonnières à la
française sur les tours. Certaines ouvertures de tir sont assez arrondies.
Quelques-unes unes sont d'une seule pièce. En revanche, la bretèche
au-dessus de la porte est, selon toute vraisemblance une restauration datant
du XIXe siècle. Au-dessus de la porte gothique-flamboyant sculptée, un
écusson mutilé se devine : ce serait celui de la famille Beranger-du-Gua .
Enfin, il faut remarquer que Nogaret a également fouillé là où se trouvait
la chapelle Saint Marc, détruite au moment de la révolution. Celle-ci se
situe au bas de la terrasse, un peu à l’écart du lieu-dit, Le champ de la
chapelle. Il y aurait découvert plusieurs chapiteaux de colonnes romanes .
Les propriétaires actuels ont également procédé à des fouilles qui
n’auraient rien donné. En omettant la précoce mention dénichée par A. Noirot,
les premiers seigneurs d’Arthé et leur maison apparaissent au début du XIIIe
siècle. Cette seigneurie, bien que située dans le diocèse de Sens, est un
arrière fief de l’évêque d’Auxerre. Au XIVe siècle, la maison d’Arthé
apparaît parmi les fiefs de la baronnie de Toucy. Comme le suppose A. Noirot
, cette petite maison forte a probablement été rasée en 1423, au moment du
sac de Toucy. Le château actuel aurait été reconstruit à la fin du XVe
siècle, comme le laissent supposer les armoiries martelées de Jean Béranger
du Gua, au-dessus de la porte. Du fait de ses seigneurs, le château sert de
repaire aux huguenots de la région jusqu’au début du XVIIe siècle. Le
château, remanié ensuite à plusieurs reprises, en se développant vers le
nord, marque, par cette progression, son évolution chronologique. (1)
château d'Arthé 89110 Merry-la-Vallée, propriété privée, ne se visite pas,
excepté aux journées du patrimoine.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Licence photos©webmaster B-E : les photos ci-dessous sont interdites à la publication sur Internet, pour
un autre usage nous contacter.
A voir sur cette page "châteaux
de l'Yonne" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|