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Les premiers seigneurs de Ruères, Huguenin
et Poinçot de Véliart, apparaissent à l'occasion d'une spoliation dont
firent les frais en 1318 les abbayes de Vézelay et de Reigny sur le
territoire de Saint-Léger-Vauban. A cette époque, la maison forte de Ruères
existait déjà. En 1348, Pierre d'Ostun, seigneur de Chevigny-lès-Semur, rend
foi et hommage au comte de Nevers pour "le château de Ruère et les
appartenances". À la fin du XIVe siècle, Ruères passe par mariage en la
possession de Philippe de Jaucourt, conseiller et maître d'hôtel du duc.
Vers 1461, Ruières ou il a forteresse qui guère ne vault, au seigneur de
Villarnoul et sont les habitants sers. En 1477, à la mort du Téméraire, les
châteaux de Jaucourt, dont Ruères, sont confisqués et démantelés ; on ne
laisse subsister que le donjon et la chapelle castrale, contiguë au portail.
Ruères est rebâti au XVIe siècle ; sa chapelle abrite un prêche protestant.
Selon Courtépée : "en 1572, François Tauvenay de Briquemaut... se retira en
son château de Ruere en Morvan, où il faisoit faire publiquement le prêche.
C'est de là qu'il dirigeait ses executions pour enlever et mutiler tous les
prêtres et moines qui lui tombaient sous la main, et ensuite se faisant un
trophée de ces horribles mutilations, il les portait fierement attaché à sa
bandoulière".
Le 11 janvier 1646, dénombrement des terres et seigneuries de Ruères et Joux
par dame Jeanne Robret. Ruères : toute justice, "le château et maison forte
consistant en un corps de logis accompagné d'une vieille et ancienne tour
carrée, parfaite de charpenterie et de couverture. A l'opposé de la grosse
tour est une autre tour avec meurtrière, et joignant icelle à un bâtiment,
dans lequel sont les écuries pour la commodité du logis, le tout enclos de
murailles, garnies d'une autre tour, guérite et sentinelle pour la commodité
du gardier du château, environné de fossés. Droit de guet et garde au
château de Ruères par les habitants de Ruères, ses hameaux, Joux,
Saint-Léger-de-Foucheret, Cornigeot, Tréclun, La Prêle, le Moulin-Colas,
Mont-Champeloix et Bourneon". Selon Henri en 1860 : "le château actuel
remplace un très ancien manoir démoli en 1478. Voici d’après un dénombrement
de madame de Robret de l’an 1643 la description de Ruère : constituant en un
corps de logis accompagné d’une vieille et ancienne tour parfaite de
charpente et de couverture. A l’opposé de la grosse tour est une autre tour
laquelle avec meurtrières et joignant icelle un bâtiment dans lequel sont
les écuries pour commodité du logis ; le tout entouré de murailles garnies
d’un autre mur, guérite et sentinelle pour la commodité du gardien du
château environné de fossés, sur lesquels il y a un pont-levis". Description
des villes et campagne de l'Yonne par Petit en 1870 : "la grosse tour forme
un carré long de 8 sur 9,30 mètres ; ses murs ont deux mètres d'épaisseur
avec un parement en pierre de granit de grand appareil. Elle fut abaissée au
siècle dernier d'un étage. Néanmoins, elle mesure 16 mètres de hauteur, ce
qui, dans sa position élevée, la fait apercevoir à de grandes distances". La
tour est détruite vers 1925.
Située sur un petit monticule, à 2000 mètres à l'est de Saint-Léger-Vauban.
D'après la notice de l'abbé Baudiau, la maison forte de Ruères était
originellement un bâtiment quadrangulaire composé de plusieurs corps autour
d'une cour carrée entourée de murailles et de fossés. Il en reste, à l'ouest
de la cour, un bâtiment fortement remanié flanqué de la base d'une tour
carrée, et à l'est une tour porche percée d'une porte charretière
plein-cintre, sans trace de pont-levis, flanquée d'un bâtiment à un étage
carré et un demi-étage au nord. L'ensemble est précédé à l'est d'une cour
fermée de murailles. (1)
château de Ruères 89630
Saint-Léger-Vauban, propriété privée, ne se visite pas.
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