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La
vieille demeure achetée par le sculpteur Zadkine en 1934, au village des
Arques, dans le pays de la Bouriane, est située à l'emplacement de l’ancien
logis des Belcastel. Famille noble et aisée, elle vivait là au XVe siècle.
Au début du XVIe siècle, les Belcastel vendent leur propriété au juge des
Arques, Antoine Calmeilhe. À la fin du siècle suivant, la demeure est
apportée en dot à Charles de La Duguie, cadet d’une famille de vieille
noblesse de la vallée du Lot. De cette époque datent la cheminée sarrazine
et la porte de la tour, ornée, sur son linteau, d’un décor à boules. Les La
Duguie, comme nombre de gentilshommes ruraux, seront rapidement ruinés par
l'inflation chronique et leur incapacité à gérer les biens. Acculée par les
dettes et les créanciers, l’héritière, Marguerite de La Duguie, est obligée
de vendre son château des Arques et toute ses terres, en 1776, à un parent
qui s’empresse de revendre la demeure au régisseur d’un manoir voisin,
Jean-Baptiste Lemozy. Celui-ci, issu de la bourgeoisie notariale, sera maire
du village à la fin de la Révolution. Ses descendants, cent soixante ans
plus tard, vendront le logis à un sculpteur russe de Lituanie, Ossip
Zadkine. Venu à Paris en 1909, il s’était d’abord installé dans un atelier
de "la Ruche", à Montparnasse. Engagé volontaire dans l’armée française,
pendant la Première Guerre mondiale, il sera gazé en 1917. Réformé, il
reprend avec succès son métier de sculpteur. Utilisant la technique de
taille directe, l’artiste travaille de nombreuses années aux Arques, quand
il n’est pas en voyage dans le monde entier. Il existe maintenant un musée
rassemblant quelques une de ses œuvres dans le village, face à l’église où
il réalisa, en 1957, une Piéta en bois polychrome, exprimant toute la
douleur de la condition humaine. "Il n’est pas donné à tous de pouvoir
chanter suffisamment haut, clair, et longtemps pour réveiller ses
semblables... Mais il est déjà très beau de pouvoir tomber dans la mort avec
le ciseau et le maillet entre les mains" écrira l’artiste dans ses mémoires.
Il meurt en 1967. (1)
hôtel de Belcastel 46250 Les
Arques, propriété privée, ne se visite pas
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