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Ce logis est construit en
contre-bas du hameau de Neuillac, sur le bord d'un cours d'eau, la Nouère.
Ce cours d'eau a été utilisé pour retrancher le château de son
environnement, pour sa sécurité. Rien d'étonnant, puisque si l'on suit
plusieurs auteurs (Gauguié, Martin-Buchey, Dubourg-Noves): "à Neuillac
existait un château féodal qui fut détruit pendant les guerres de religion
et remplacé, au XVIIe siècle, par le joli logis qui existe encore". Nous
n'avons pas d'informations supplémentaires à apporter sur l'existence de ce
logis féodal à Neuillac, antérieur au XVIe siècle. Nous en venons donc aux
recherches de l'abbé Tricoire. Les premiers propriétaires du fief de
Neuillac qu'il nous donne, concernent le tout début du XVIIe siècle. Il
s'agit de François Redon, écuyer, sieur de Neuillac dont la fille,
Catherine, épouse Raymond de Forgues, baron de La Rochandry, en 1601. Leur
fils, Bernard, se dit seigneur de Neuillac et épouse Marie-Patras de
Compaigno. En 1680, François Nadault, conseiller au présidial d'Angoulême,
en est maintenant le propriétaire. C'est à l'un de ces personnages que l'on
doit le logis actuel. En 1722, Marguerite-Mélanie Nadault qui résida à
Neuillac, fut mariée à Alexandre Paris, logis de Neuillac à
Asnières-sur-Nouère, propriété privée de la célèbre famille de magistrats
angoumoisins. Cependant, celui-ci choisit la carrière des armes et ne venait
qu'exceptionnellement du côté d'Asnières. Il n'eut point d'enfants. Un acte
de 1755 rappelle que Neuillac relevait de la seigneurie de La Valette.
Ce logis a une architecture digne d'intérêt. On y pénètre par un petit pont
sur la Nouère. Le double portail, du XIXe siècle, remplace peut-être un
ancien pont-levis. Toujours est-il que, de chaque côté, deux tours de garde,
avec leurs bouches-à-feu, surveillent l'entrée, et, bordant la cour, sont,
ou étaient, à droite et à gauche, les dépendances. Au fond, en face de
l'entrée, le logis noble avec sa façade haute et travaillée. Son
rez-de-chaussée est légèrement surélevé. À chacun des trois niveaux est le
même type d'ouvertures rectangulaires (cinq par niveau). Seules celles du
deuxième étage sont moins hautes et surtout, sont fermées de pierres de
taille, ne laissant ouverts que neuf œils-de-boeuf, au total. Le projet
initial du second étage fut peut-être revu à la baisse à la fin des travaux,
les petites ouvertures ovales suffisaient pour un grenier à toiture très
basse. Deux échauguettes, très hautes, une sur cette façade, l'autre à
l'arrière, apportent des rythmes verticaux à la construction tout en se
fondant dans son décor général; mêmes bossages, mêmes cordons moulurés
séparant les étages, se prolongeant dessus. Reste la jolie porte principale
de la façade. Suivons la description savante de M. Dubourg-Noves; "Deux
pilastres à bossages l'encadrent, et son arc en plein cintre est marqué en
son centre par une longue clé saillante d'un puissant effet. L'entablement
animé supporte un fronton triangulaire brisé portant en son milieu un écu
martelé, tenu par deux lions debout. Deux éléments de contre-courbe
saillante, partant des rampants du fronton, portaient de petits candélabres
dont un seul, celui de droite, subsiste aujourd'hui". Précisons enfin
l'existence autrefois d'une chapelle, identifiable sur le plan de 1829, dans
le prolongement du logis (à gauche de la façade); il n'en reste plus rien.
(1)
logis de Neuillac 16290 Asnières-sur-Nouère, propriété privée, ne se visite
pas.
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