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Situé à la limite des communes de Brossac et de
Châtignac, près de la route de Saint-Félix, le domaine du Bourgoin
appartenait à la fin du XVIIe siècle aux familles Jaubert et Giraud. Le 22
mars 1678 Elisabeth Jaubert, veuve de feu le sieur de Durfort est inhumée
dans l'église de Brossac. Le 25 mai 1680 un partage entre de Gères, de la
Charderie et de Durfort donne le Bourgoin, bâtiments et terres, à M. de
Durfort. Puis le domaine est acquis par Pierre de la Faye de Brossaé, par
son mariage, le 30 mai 1689, avec Elisabeth Giraud. Celui-ci était syndic
perpétuel et greffier des tailles de la paroisse. Son fils Louis (1698-1768)
procureur fiscal de la châtellenie de Brossac et de Coyron, habite le
Bourgoin puis Barbezieux après son mariage. Suivront quatre générations de
magistrats distingués; le premier né de chaque lignée, toujours prénommé
Pierre, ou Pierre-François, est licencié en droit, avocat ou juge et
participe à la vie active de la commune. La cinquième et dernière génération
des de Lafaye du Bourgoin qui ont habité Brossac est représentée par
Pierre-François né en 1885, marié à une demoiselle de Montauban au début du
siècle. C'est son fils, sans doute, qui, en 1929, va vendre le domaine du
Bourgoin à M.Daguzet qui a, probablement, mal géré ses affaires car
bâtiments et terres sont vendus au tribunal de Barbezieux et acquis par Mr
Texier de Passirac en 1936. M. Peulvez, directeur de Radio-Luxembourg,
séduit par le charme de ce coin vallonné du sud Charente, acheta le logis en
1938, pour y installer sa famille à l'abri de la guerre qu'il sentait
imminente. Ses descendants l'on adopté et l'habitent toujours.
Le logis devait exister déjà au XVIIe siècle. Un procès-verbal, daté du 23
octobre 1783, fait à la requête de M. Pierre de Lafaye, avocat au parlement,
juge sénéchal de Brossac, nous le montre en assez mauvais état "n'ayant eu
aucune réparation, depuis nombre d'années", car les propriétaires éloignés
par leurs fonctions ne l'habitaient pas en permanence. A cette époque, il
comprend une grande chambre, un vestibule, deux autres chambres, cuisine,
chai, fournière, colombier, toits et grange et la métairie. Il est probable
qu'il a été restauré à cette époque et son aspect actuel daterait donc de la
fin du XVIIIe siècle. C'est une solide bâtisse, sans étage, bien assise sur
le flanc d'une colline dominant un vallon boisé: plan rectangulaire avec un
prolongement plus étroit vers le nord; murs épais faits de mœllons contenant
une forte proportion de silex, chaînes d'angles en pierres de grison, de
beaux linteaux monolithes, une jolie génoise courant tout autour du corps
principal sous le toit à quatre pans couverts de tuiles creuses. Les
lucarnes du grenier sont rectangulaires et les fenêtres d'origine étaient
assez petites. A chaque extrémité du couloir central une porte pleine en
chêne, cloutée, est surmontée d'une imposte vitrée et encadrée de pilastres
décorés de cannelures sur lesquels repose une petite corniche moulurée. Sur
la face ouest, le perron à double volée de marches est de construction
récente. Avant il n'y avait aucun escalier, la porte s'ouvrait sur le vide,
ce qui est assez curieux. Près de l'entrée, sur la face Est, un vieux puits
construit en mœllons devait avoir autrefois une forme ovoïde. Le jardin est
limité à l'est par des bâtiments de ferme qui datent du XIXe siècle (ils ne
figurent pas sur le plan de 1835). Le pigeonnier a disparu. Cette demeure
aux lignes sobres et simples, dissimulée derrière les arbres, entourée de
jardins et vergers, donne une impression de solidité et de sérénité. On se
laisse prendre à son charme campagnard, tout de discrétion. (1)
logis du Bourgoin 16480 Brossac, propriété privée, ne se visite
pas.
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