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Situé
sur une crête, dominant les vallées de la Viveronne et de la Tude, Martimont
forme un bel ensemble avec son logis, ses bâtiments de ferme entourant une
cour de forme irrégulière, et son grand parc dont l'angle sud est marqué par
un petit pavillon servant de pigeonnier. L'ensemble paraît avoir été
construit au XVIIIe siècle. Le corps de logis principal présente deux
façades aux grandes ouvertures régulières et symétriques. Aux angles et
entre les ouvertures, des contreforts donnent aux murs une assise solide qui
s'amincit pour rattraper l'épaisseur normale du mur vers un mètre cinquante
de hauteur. Une génoise de briques et tuiles fait tout le tour du bâtiment.
Le toit à quatre pans est à faible pente, couvert de tuiles creuses et orné
de beaux épis de faîtage. Une aile en retour d'équerre devait à l'origine
abriter des communs; on y trouve des lucarnes à bords chanfreinés pourvues
de deux barreaux. Le bâtiment de ferme est un long rectangle dont le toit
est à quatre pans, les deux plus petits à égouts retroussés sont recouverts
de tuiles plates en écailles. Le pavillon qui est au bout du parc est
construit de la même façon que la maison avec des contreforts aux angles.
Son toit en pavillon s'orne de deux girouettes et est recouvert de tuiles
plates. Vers le haut du mur, une corniche moulurée sert à l'envol des
pigeons, du côté du midi. Du côté nord, une porte à linteau donne accès à la
pièce du bas. Une petite lucarne s'ouvre à l'est.
Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle Messire Charles Ignace Davroult,
écuyer, est seigneur de Martimont. Ancien capitaine des grenadiers du
régiment de Flandres, chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis, il est
fils de messire Charles Davroult, écuyer, lui aussi seigneur de Martimont,
major du régiment de Flandre, et de défunte Catherine Fouyne. Le 28 janvier
1755, il épouse dans l'église de Chalais demoiselle Henriette Dupont du
Chambon, fille de Messire Louis Dupont du Chambon (de la famille des Dupont
de Sérignac) et de Jeanne Mius d'Entremont. Le 27 novembre 1756 naît une
fille, Marie Henriette, qui sera baptisée dans la chapelle du château de
Chalais. Elle aura pour marraine Marie-Françoise de Rochechouart de
Mortemart, princesse de Chalais, et pour parrain Messire de Chamillard, fils
de la princesse de Chalais et de son premier mari, Michel Chamillard, duc de
Cany. Le 29 avril 1757 est enterré dans la chapelle de l'église de Chalais,
Messire Charles Ignace Davroult, âgé de 55 ans. Sa femme, Anne Henriette
Dupont Duchambon décède en 1773, le 3 septembre et leur fille Marie
Henriette va habiter au logis du May. Elle épouse René Duchaine avocat en la
cour au siège présidial de Saintes, où il demeure. Le couple vend le domaine
de Martimont, sans doute inhabité depuis plusieurs années, à Barthélémy de
la Faye, bourgeois, demeurant à Saint-Cyprien (Chatignac) qui en fait faire
procès verbal en 1788.
Le procès verbal nous fait découvrir la consistance des lieux. Le logis qui
devait dater sans doute du XVIIe siècle au moins est en très mauvais état et
menace ruine de partout: murs "bombés", fendus, "penchés en dehors",
planchers pourris, traits et chevrons cassés, couvertures très mauvaises,
pierres minées et rongées, vitres cassées, puits démolis… L'implantation des
bâtiments semble être la même que maintenant. On peut voir que l'ensemble
jardin, bâtiments et cour était entouré de murs couverts de tuiles. On
pénétrait à l'intérieur par un portail en pierre de taille avec porte
cochère en plein cintre et sans doute une porte piétonne. Le bâtiment qui
longe le mur ouest abritait les chais, la cave, la fournière avec deux fours
et la cuisine. C'était un bâtiment bas avec grenier au dessus, une petite
fenêtre ronde au-dessus de la porte de la cuisine. Celle-ci semble n'avoir
qu'une fenêtre "trop petite avec une fermeture à l'antique". L'autre partie
du corps de logis, perpendiculaire au premier bâtiment est plus haute, tout
en y étant attenante. Un couloir la traversait de la cour au jardin. En bas,
une chambre avec une antichambre la joignant, et en haut également. On monte
à l'étage par un escalier de pierre. Les croisées, une en bas, deux en haut
ont des petits carreaux. Au nord de la cour sont les bâtiments des
dépendances, toits à brebis et à cochons, écuries à bœufs, grange, maison du
métayer. Entre la cour et le jardin est un autre logement. Le pigeonnier est
celui qui existe actuellement. Le logis a vraisemblablement été restauré et
transformé en cette fin du XVIIIe siècle: les appens ont disparu, des
fenêtres ont été ouvertes, les murs renforcés. En 1888, un incendie a ravagé
les toitures de la maison et des chais. (1)
logis de Martimont 16210 Chalais, propriété privée, haras aujourd'hui.
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