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Comme
pour les autres fiefs de Champmillon, on trouve mention du "Maine de La
Pile", dans le cartulaire de l'abbaye de Saint-Cybard. Il a appartenu à
Guillaume Rousseau vers 1570 (maire d'Angoulême en 1554-1555) . La Pille
entre dans la famille Vigier pour sept générations, c'est-à-dire jusqu'à la
Révolution, en 1795 (an IV). L'un d'eux est particulièrement connu; c'est
maître François Vigier (Champmillon 1687, Angoulême 1743), avocat au
Parlement, mais surtout auteur d'une histoire de l'Angoumois qui nous est
toujours, 250 ans plus tard, une source fort précieuse. Les Vigier, qui
ajoutèrent à leur nom celui de leur domaine, de La Pille, étaient une
famille de juristes dont plusieurs furent avocats. C'est certainement à
cause de leurs fonctions qu'on doit, à plusieurs d'entre eux, des études sur
l'Angoumois. Dès 1650, en effet, Jean, fait imprimer "Les coutumes de
l'Angoumois". Son petit-fils, François, a publié la seconde édition de ces
coutumes, et surtout a écrit une histoire de l'Angoumois, suivant son
gouvernement ancien et nouveau, ecclésiastique, militaire et civil vers
1740-1743. Vigier avait su recueillir, sur les familles et sur les fiefs,
des notes intéressantes et précises. Comme le faisait remarquer, en son
temps, l'abbé Michon, Vigier avait sous les yeux beaucoup de documents qui
étaient perdus cent ans plus tard, parce que la société avait changé et les
anciens titres des fiefs ne concernaient plus les héritiers ou les nouveaux
propriétaires. Un regret, sa mort en 1743, arrête net son œuvre et deux
autres volumes (sur les régions de Cognac, La Rochefoucauld ou Confolens) ne
semblent jamais avoir été rédigés.
Le logis de la Pille, sous sa forme actuelle, doit sensiblement être tel que
le connu François Vigier. Les dernières transformations importantes
n'excèdent pas le début du XVIIe siècle. Le logis a presque autant de
façades qu'il a de côtés, c'est-à-dire trois. La juxtaposition de pavillons
y est notoire, et on peut accéder dans chacun d'eux de façon autonome.
D'aspect hétéroclite, l'ensemble du logis, même construit en plusieurs
phases, doit s'inscrire dans le XVIIe siècle. Sa porte d'entrée, comme
souvent sur ce genre de logis, possède un encadrement en pierre qui est
mouluré. A sa gauche se voit l'arc d'une porté antérieure (XVe ou XVIe
siècle). En retour d'équerre, à l'est, se trouve un pavillon, le plus élevé
de tous, et couvert en ardoises. Au-dessous est une cave voûtée. Dans son
prolongement, plus au nord, succède un bâtiment de petites dimensions et
sans étage. (1)
logis de La Pille 16290 Champmillon, propriété privée, ne se visite pas,
visible de la rue.
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