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La maison de Chambourg
semble avoir été créée au Moyen-Âge pour être un grenier à dîmes. Ces
prélèvements (un dixième des récoltes à l'origine) sont effectués par le
clergé; l'abbaye de Bassac, dans le cas présent (et non l'abbaye de La
Couronne, comme l'avait écrit Gauguié). Le Chambourg, situé entre le bourg
de Champmillon et celui de Hiersac, nous est donc connu dès le Moyen-Âge. En
1289, Itier, fils de Vivien et d'Adélaïde du Chambourg, vend à Hélie Charel,
abbé de Saint-Cybard, les dîmes inféodées du Chambourg. En 1300, Hélie
échangera avec Pierre, abbé de Bassac, "toutes dîmes et dîmeries sur le clos
et clôture contiguë à sa maison du Chambourg, et le mainement de Borbudeau
en Hiersac". Le Chambourg passait donc sous contrôle de Bassac. Ces liens
étroits avec cette abbaye expliquent la présence d'une petite chapelle qui,
déjà ruinée, fut démolie vers 1850. Le plan de la commune de Champmillon de
1828, nous en révèle l'emplacement, au nord-ouest, légèrement en contrebas,
maintenant en vigne. Le grenier à dîme proprement dit faisait sans doute
partie de ce même ensemble de bâtiments. Entre ce lieu et le logis furent
trouvés des caveaux, une chaise en bois d'if, des flambeaux de cuivre et
quelques pièces de monnaie.
Nous étions alors au milieu du XIXe siècle, de quoi alimenter une vieille
légende selon laquelle un veau d'or était caché au Chambourg. Bien sûr, pas
plus ici qu'ailleurs, rien de tel n'a jamais et ne sera jamais trouvé. Le
possesseur du Chambourg avait droit au titre de prévôt du Chambourg, "praepositus
de Camborno". Titre généralement attribué dans les monastères à celui qui
prélevait les impositions et qui en vivait. Ici, il s'agissait de laïcs; les
Valleteau, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le logis actuel existe depuis les
dernières années du XVIIe siècle. La date de "1693" se lit sur un fronton
triangulaire qui orne la porte d'entrée de l'habitation. Un Pierre Valleteau
en était alors propriétaire. La vue la plus intéressante dont bénéficie la
maison est celle de l'ouest (en face: le logis de Rouffignac sur Moulidars
et les hauteurs de Borbudeau sur Hiersac), une terrasse y a été aménagée,
complétée à l'extrémité du jardin par deux petits pigeonniers d'angles de la
fin du XIXe siècle. Le logis est un rectangle, avec aux extrémités nord et
sud des pavillons bas, rehaussés de hautes toitures, en saillie et
symétriques l'un par rapport à l'autre. Le goût classique y est présent avec
des fenêtres à la Mansard sous le toit. L'inspiration viendrait peut-être de
l'abbaye voisine et tutélaire, Bassac.
logis des Chambourgs 16290 Champmillon, propriété privée, ne se visite pas,
visible de la route.
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