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L'Hautbois était autrefois un petit fief dont le seigneur "était tenu de
rendre hommage au seigneur de Saint-Cyprien à chaque mouvance de seigneur et
de vassal d'un payre de gan blan aprésié cinq sols". Dans la première moitié
du XVIIe siècle, Charles de Martin, écuyer, sieur de Hautbois, époux de
Charlotte de la Porte est probablement descendant de Jacques de Martin qui
était sieur de Cornezac (Yviers) et de Hautbois, et qui fut anobli par Henri
IV en 1601. Les deux époux sont parrain et marraine des enfants nobles des
environs (1633 à Rioux-Martin et 1634 à Curac). Lui décède sans doute
prématurément et sa veuve se remarie avec le sieur Dallogny seigneur du
Demet à Curac. C'est peut-être leur fille, cette mystérieuse Charlotte Demey
(ou Demye) qui est enterrée dans l'église de Châtignac, le 9 mars 1720, à
l'âge de 89 ans, en présence de cinq curés. En 1678, Messire Jean Daniaud,
marchand et Marie Menanteau demeuraient au logis du Hautbois. A partir de
1682, apparaît la famille Dubois, branche descendante de Périnet Dubois,
seigneur de Fresne, du fief d'Arlendes et coseigneur de Moulidars. Louis
Dubois, puis Jacques seigneur de la Gravelle et de la Garde, époux
d'Angélique de Pressac possèdent le fief du Hautbois mais habitent à
Montguyon. Leur fils Daniel, époux de Marie Anne Sartre de Fonchabert habite
d'abord à Angoulême, puis à Vassiac (Charente Maritime) et s'installe à
Châtignac à partir de 1718. Ils ont sept enfants. L'aîné, Louis, étant mort
à 39 ans, sans enfant, c'est sa soeur Marie Anne Dubois épouse de Joseph
Robert Dalfond d'une famille de gentilshommes verriers qui vient demeurer à
l'Hautbois. Le couple à déjà deux filles que le sieur Dalfond, ruiné, se
hâtera de marier, après le décès de sa femme, pour payer ses dettes. L'aînée
épouse Pierre de la Faye descendant des de la Faye du Bourgoin (Brossac); la
cadette s'unit à Etienne Guenon bourgeois et marchand de Sainte Souline.
Elle a quinze ans. Elle mourra à 28 ans quelques jours après la naissance de
son sixième enfant décédé également. Elle est enterrée le 31 mai 1782 dans
le cimetière de Châtignac, alors que Daniel, Louis et Marie-Anne Dubois sont
inhumés dans l'église. Troisième enfant du couple, Marie Guenon épouse, en
1802, Pierre Durand né à Sainte Souline. Cinq générations de Durand seront
propriétaires à l'Hautbois et notables de la commune. Le possesseur actuel,
Pascal Berthelot, est leur descendant direct.
L'ancien logis ou manoir de l'Hautbois, attesté en 1678, peut dater de la
fin du XVIe ou début du XVIIe siècle. En 1708, bâtiments et domaines sont à
l'abandon. Le seigneur n'habite pas là et semble négliger ses terres, mais à
partir de 1718, le logis sera constamment habité. En 1835, c'est un long
bâtiment avec une aile en retour d'équerre, délimitant deux côtés d'une cour
rectangulaire exposée au midi. Une autre construction également en équerre
marque l'angle sud de celle-ci. Le logis fut démoli et reconstruit à la même
place en 1789. Il n'est resté de l'ancien corps d'habitation que le mur
nord-nuest, d'où a disparu le pavillon, ou tour en saillie sur celui-ci. Le
pigeonnier qui se trouvait à l'extrémité est du bâtiment placé à droite du
chemin d'arrivée, fut inclus dans les nouvelles constructions qui abritaient
granges et écuries. Il y a encore quelques années, son joli toit à quatre
pans et égout retroussé, couvert de tuiles écaille et surmonté d'un bel épi
de faîtage, dominait les toitures des dépendances couvertes de tuiles
creuses. Il a été arasé et il n'en est resté que la base et... une photo.
Dans ce qui a dû être le logement des métayers, une très ancienne cheminée à
vaste ouverture, manteau droit en maçonnerie bordée de bois reposant sur des
corbeaux de pierre calcaire, n'a subi aucune transformation. Les murs sont
de moellons calcaire et terre maçonne. Un linteau monolithe, taillé en arc
surbaissé a été réemployé. Une fort belle clé (celle de l'ancien logis) a
été trouvée enterrée devant la porte d'entrée actuelle. (1)
logis de L'Hautbois 16480 Châtignac, propriété privée, ne se visite pas.
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