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La suite des propriétaires étant quasiment
ininterrompue nous nous bornerons à mettre en exergue les temps forts qui
ont rythmé la vie rurale du logis. Premier possesseur, Bertrand de Cigogne
ou Sigogne (Ciconüs vers 1250) chevalier, héritier d'Agnès de Foucaud de
Marciac sa belle-mère, fait hommage à l'évêque pour droits et possessions
dont Coulgens. Les traces disparaissent avec la guerre de Cent Ans, qui a
débuté en 1337 et fait des ravages. Le 12 octobre 1400, Jean de Sigogne
produit un dénombrement à l'Évêque d'Angoulême. En 1440 les Acarie, famille
noble de Saintonge, sont propriétaires du logis. Roch Tizon écuyer, sieur de
La Rochette, achète en 1584 aux La Rochefoucauld le logis, pour 5333 écus;
la famille Tizon le conservera pendant près d'un siècle, avant de la vendre
en 1670 à François du Vignaud seigneur de Vaucarte (Vouharte). En 1710
l'arpentage de la "petite paroisse" de Sigogne nous donne un descriptif
duquel nous retiendrons: "Hôtel noble avec fuye, moulin à vent, garennes,
terres labourables...". En 1747 Jean de Bordage, Conseiller du Roi au
Parlement d'Angoulême, devient propriétaire de l'ensemble rural en piteux
état. Il sera Maire d'Angoulême en 1763. Jean-François de Bourdage de
Sigogne est appelé à l'Assemblée de la noblesse d'Angoumois en mars 1789,
pour représenter le fief de La Marche. à la fin du XVIIIe siècle, on
retrouve Bordage-Sigogne, franc-maçon pratiquant à la loge de "l'Harmonie
parfaite" d'Angoulême: on note encore que Pierre Philippe De bordage émigre
en Irlande avant que le domaine ne soit vendu comme Bien national: bâtiments
et terres en 25 lots. A l'issue du conflit mondial 14-18, logis et servitude
sont acquis par Maximilien Renaudon d'Angoulême.
Haut perché, le fief de Sigogne était campé en Saintonge; le gué des Combes
représentait pour l'arpenteur-géographe du milieu XVIIIe la limite nord du
fief de Coulgeant et la fin de l'Angoumois. Le présent site ne laisse pas
les historiens charentais indifférents, au contraire; ainsi de nombreuses
études lui ont été consacrées. Les vestiges de la seigneurie rurale de
Sigogne se résument essentiellement à une tour carrée à trois niveaux
formant donjon, dont le bas semble avoir été appareillé au XIVe siècle. Un
escalier étroit, aménagé dans la masse de la construction, mène à la salle
voûtée en berceau brisé du premier étage. A l'époque Renaissance, la
tour-poterne reçoit une tourelle heptagonale incluant un escalier à vis qui
desservait le troisième niveau matérialisé par les bases des croisées à
chanfreins. La porte à accolade porte trois écus muets. Le long abandon, la
vente des mobiliers, boiseries, planchers ainsi que des tuiles de couverture
avaient porté un rude coup à l'édifice dans les années 1970: marches en
pierre fracturées, pavement fissurés, effondrements… Deux belles salles
voûtées construites au XIVe siècle, pour devenir celliers auxquels on accède
par un escalier de pierre sous voûte, nécessitaient une protection durable
contre les infiltrations d'eau. Le puits médiéval, profond de 37 mètres, est
creusé dans le calcaire; à mi-chemin part, vers une grotte naturelle en
liaison avec le karst, un boyau-laminoir. Il a fait l'objet de visites et
d'une étude scientifique menée par les spéléologues de La Rochefoucauld. Est
morte la légende du souterrain, mais s'ajoute une cavité inédite à la liste
de ses consoeurs charentaises. (1)
Éléments protégés MH : le logis de Sigogne en totalité : inscription
par arrêté du 8 octobre 1986.
logis de Sigogne 16560 Coulgens, restauré par le dynamique Club
Marpen qui organise des chantiers internationaux de taille de pierre et
menuiserie. L'objectif est de faire du logis un hébergement touristique.
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