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Le village de Moulins est au voisinage du ruisseau le
Mosnac où il existait certainement sous l'Ancien Régime plusieurs moulins à
eau établis sur ce cours d'eau, d'où le nom donné à cette petite
agglomération. Avant la Révolution, il y avait au hameau de Moulins, situé
dans la partie de la paroisse de Genac , enclave Poitevine, un fief qui en
1632 appartenait à René Prévost, écuyer. Cette seigneurie resta la
possession des membres de cette famille, malgré des démêlés avec la justice,
jusqu'au début XVIIIe siècle, époque à laquelle elle passa entre les mains
de Jacques de La Porte, écuyer, sieur de Chabanais par son mariage avec
Madeleine Prévost, fille de Jean Prévost, écuyer, seigneur de Moulins. En
1770, François de La Porte aux Loups, seigneur de Moulins et y demeurant,
est capitaine au régiment de Rouergue. Plus tard, cette terre fut la
possession de Pierre Thomas de Moulins. Quelques années avant la Révolution,
ce fief fut acquis par Jean Valleteau de Chabrefy receveur des tailles en
l'élection d'Angoulême. Il fut le premier maire élu de la municipalité de
cette ville en février1790 et devint en juillet de cette même année,
président du conseil général du département de la Charente. Jean Valleteau
de Chabrefy fut remplacé à la mairie d'Angoulême en août 1790 par son
beau-frère Jean-Baptiste Pernier de Guvat et mourut le 23 avril 1798. A son
décès, de ses enfants issus de son mariage avec Jeanne Anne Nararre, ne
subsistait qu'un seul fils, Thomas Jean Vaileteau de Chabrefy, qui hérita du
vaste domaine de Moulins. Ce dernier mourut sans postérité en octobre 1801
laissant une immense fortune dont une partie revint à ses héritiers
collatéraux. Au cours du siècle dernier, cette propriété fut complètement
démantelée.
De nos jours, le logis de Moulins est divisé en deux parties appartenant
respectivement aux familles Clément et Estève. Cette intéressante demeure
comprend deux bâtiments à un seul étage. L'un du XVIIe siècle, dont les
ouvertures du rez-de-chaussée sont en plein cintre tandis que celles de
l'étage sont à linteaux droits, est recouvert d'une toiture à petites tuiles
plates. Juxtaposée à cette première bâtisse, s'élève un second bâtiment
rectangulaire édifié dans le dernier quart du XVIIIe siècle par Jean
Valleteau de Chabrefy. Un bandeau cannelé souligne le premier étage de cette
construction qui se termine au-dessus d'une importante corniche par un muret
masquant le toit. Cet édifice éclairé par grandes fenêtres rectangulaires
est percé au centre d'une belle porte (malencontreusement transformée en
fenêtre) encadrée de pilastres en partie cannelés et surmonté d'un
entablement droit largement mouluré souligné par une ligne de denticules.
Dans cette habitation, l'escalier de pierre qui permet d'accéder à l'étage
possède une belle rampe en fer forgé d'époque. Non loin de cet important
logis subsiste son importante fuie ronde dépourvue de sa couverture mais qui
a conservé dans sa partie supérieure quelques rangées de boulins et à
petites ouvertures pour le passage des pigeons débouchant sur un cordon de
pierre mouluré qui ceinture ce colombier. (1)
logis de Moulins 16170 Genac, propriété privée, ne se visite pas.
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