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Ancienne maison forte fin XVe siècle
ou début XVIIe siècle si l'on en juge par la date inscrite sur le portail:
1607. Au XVIIe siècle, propriété des Broussard de Fontmarais, famille
protestante d'origine vendéenne, qui possède aussi Douzillet, paroisse de
Saint-Laurent de Cognac. Il portait "d'azur, à un aigle d'argent et une
cotice de gueules, brochant sur le tout ". Comme il était souvent d'usage
chez les familles protestantes, le propriétaire a fait graver une
inscription, sur une plaque de marbre placée au-dessus de la porte d'entrée:
"Le Seigneur a basti ma maison". On peut aussi remarquer un bouquet de vieux
cyprès à l'angle nord-est de la propriété, en bordure de la route, qui
marquait l'emplacement du caveau familial. En 1676, Bertrand Broussard de
Fontmarais, marchand bourgeois à Cognac, épouse Elisabeth Janssen, fille
d'Abraham Janssen grand banquier d'origine hollandaise, protestant et
papetier établi à Angoulême. En 1686, ils doivent abjurer, mais l'on sait
que cette famille reste protestante. En 1698, Bertrand Broussard est inscrit
dans l'armorial de la généralité de la Rochelle et anobli en achetant la
charge de "gentilhomme de la grande Vénerie du Roy". Au XVIIIe siècle, le
Bouquet passe par mariage à Jacques de Porte-aux-Loups, cadet du régiment de
Guyenne, qui tente de vendre la propriété avant la Révolution, mais sans
succès. Une affiche donne la description de la maison et du domaine en vue
de la vente. Pendant la Terreur, le maire de Cognac, Pierre Etienne Albert
achète le Bouquet comme Bien national pour 44456 livres.
Le nom de Bouquet ou Bousquet indique un emplacement en bordure de bois,
comme les propriétés voisines, Bois Joli, Bois Menu..., entouré de vignes,
ce qui est un témoignage des défrichements du Moyen-Âge. Le Bouquet est une
grande maison rectangulaire, sans étage, surélevée sur un soubassement qui
se termine en placés côté sud-ouest et sud-est, souligné par un cordon
régnant sur le pourtour, qui compense une importante dénivellation côté Est,
ce qui lui donne l'allure d'une "maison forte". La toiture à quatre pans, de
tuiles romaines, est séparée en son milieu par deux élévations au sud-ouest
et au nord-est couvertes d'un toit à deux versants rejoignant en croix le
faîte du toit principal. Intérieurement, elles forment deux pièces éclairées
chacune par une grande fenêtre soignée, à pilastres côté cour, sous un
fronton triangulaire mouluré, quatre grosses cheminées de pierre les
entourent. La façade côté cour est divisée par une haute porte d'entrée
encadrée de pilastres à laquelle on accède par un grand escalier de pierre
dont l'élégance est accentuée par la fenêtre et le fronton de l'élévation
qui la surmonte. Les façades cour et jardin sont symétriquement scandées de
grandes fenêtres soulignées par plate-bande au niveau des appuis. Un large
couloir central pavé de galets anciens disposés en motifs géométriques
traversant la maison en son milieu conduit de la cour à un jardin à la
française autour d'un bassin de pierre, avec une large vue sur la vallée de
la Charente au loin.
Un grand portail saintongeais fait curieusement suite à la façade côté
jardin au sud-ouest. L'entrée principale se trouve au nord-est sur la
départementale 79. Sur le cadastre de 1822, un petit sentier appelé chemin
du puits du Bouquet conduit au puits en contrebas, le long d'une petite
route desservant les propriétés voisines. Le portail est composé d'une porte
charretière à arc en anse de panier avec une clé de voûte décorée d'une
volute triple encadrant une tête de femme sculptée dont on distingue le
regard, le dessin des lèvres, le modelé du visage avec un front bombé, une
coiffure régulière malgré une forte usure de la pierre. Au-dessus de la
porte piétonne, en plein cintre se trouve un anagramme sur une pierre carrée
encastrée en saillie dans une autre pierre elle-même encastrée dans le mur
du portail sur laquelle la date 1607 a été gravée. On distingue les lettres
BELO.Q.S.T.V. qui font "LA BOVSQVET". L'anagramme contient d'autres lettres
que l'on peut facilement assembler pour lire Broussard de Fontmarais et
encore Janssen et des prénoms, mais alors la date de 1607 ne correspond pas
puisque les Broussard arrivent au Bouquet en 1676. Des questions peuvent se
poser et l'anagramme garde encore son mystère. Les portes du portail sont
encadrées de pilastres et surmontées d'un entablement mouluré d'un décor à
denticules. Des balustres couronnent l'ensemble. (1)
logis du Bouquet 16100 Javrezac, propriété privée, ne se visite pas.
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