Logis du Maine Charnier à La
Rochefoucauld |
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En bordure de
la route menant à Montbron, sur une terre jouxtant Rancogne, s'élève le
"château du Maine Charnier" comme le dénomme beaucoup de rupificaldiens. Du
logis, entouré de dépendances et remises de ferme, on remarque d'emblée
l'imposante tour de section carrée, à toit mansardé du XVIIe siècle, portant
ceinture et corniche de pierre taillée. Elle constitue le pivot avec un
agencement de part et d'autre, en équerre, du corps d'habitation. L'entrée
principale ouvre dans la tour sur un magnifique escalier, de 18 degrés en
dalles de pierre de Vilhonneur, conduisant à l'étage. Les quatre cheminées
remarquables (deux sont de style Louis XIII et deux de style Louis XV) nous
indiquent historiquement deux époques d'édification (début XVIIe siècle et
début XVIIIe siècle). Il convient de signaler en outre une cave souterraine
et autrefois l'existence de deux fours à pain; aujourd'hui une porte en
fonte est encore visible dans le fournil, mais le foyer a été démoli. Des
modifications architecturales XVIIIe siècle, des ajouts des XIXe et XXe
siècles ont bousculé l'organisation initiale.
Le XVIIe siècle est marqué par la famille Viliemandy, fortement implantée
sur la paroisse voisine de Marcillac-le-Franc où elle est présente dans les
métairies et acquiert des terres. Négociants, apothicaires, hommes de robe à
La Rochefoucauld, ces huguenots ont une importante sphère d'influence. Le
bâtisseur du Maine Charnier semble être Abraham de Villemandy, attaché au
présidial. L'on rencontre ensuite Pierre de Villemandy, sieur du Maine
Charnier. Il serait intéressant d'analyser le détail de l'inventaire du
mobilier contenu dans un procès-verbal de 1662. La fin du XVIIIe siècle est
marquée par Jacques Babin, seigneur des Breux et du Maine Charnier;
l'acquisition de ce dernier fief date de 1765. Il sera appelé et électeur
présent à l'Assemblée de la Noblesse d'Angoumois en mars 1789; on trouvera
encore le même avant-gardiste Babin-Desbreux, écuyer, adepte de la loge
maçonnique "Saint-Charles d'Irlande" de La Rochefoucauld. La fin du XIXe
siècle fut dominée par une découverte archéologique. En 1888 ou 1889, le
fermier de M. Pintaud découvrit une cachette de vingt quatre haches (à
tallon) toutes semblables. Elles furent dispersées. Il reste à rêver de la
découverte d'un nouveau trésor pour la fin du XXe siècle. (1)
logis du Maine Charnier 16110 La Rochefoucauld, propriété privée, ne se
visite pas, visible de l'extérieur.
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(1)
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de la Charente : Jean-Paul Gaillard, Librairie
Bruno Sepulchre 1993
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