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Dans la dernière moitié du XVIe siècle, un certain
Robin Peuchaud possédait Bois Neuf qui ne s'appelait pas encore ainsi; le
nom ne figure pas dans le papier terrier censif de la paroisse de Montboyer
écrit, ou recopié, en 1744. Ce sont ensuite les Gast, famille bourgeoise et
protestante, ayant d'autres branches à Chalais et la Roche-Chalais, qui
possèdent ce lieu, le modernisent et l'agrandissent et c'est sans doute de
cette époque (fin XVIIe, début XVIIIe siècle) que date le nom de Bois-neuf.
Pendant près d'un siècle (de 1634 à 1715) les Gast sont mandataires des
seigneurs de Montboyer, chargés de la perception des rentes seigneuriales.
Puis, Bois-Neuf est acquis vers 1730 ou après par les Ganivet Desgraviers.
Ceux-ci viennent de Bors où, en 1696, Antoine Ganivet est sergent royal. En
1696, François Ganivet des Graviers épouse Demoiselle Marie Montignac, fille
du juge sénéchal qui habite au Grand-Village, dans Montboyer. Il va succéder
à son beau-père comme juge sénéchal de Montboyer, puis à son beau-frère
comme mandataire de la seigneurie, pour la levée des rentes seigneuriales.
Les époux habitent au moulin Rabier où naissent leurs sept enfants. L'aîné
de ceux-ci, François Dauphin, né en 1705, marié en 1726 avec Suzanne Bodet a
acquis Bois-Neuf et six de ses dix enfants y naîtront. Vont se succéder à
Bois-Neuf, comme propriétaires, Nicolas Ganivet des Graviers, juge à
célèbres, on peut citer François Desgraviers Berthelot, petit-fils du
premier François cité, étudiant en droit à la Révolution qui ouvrit une
liste de volontaires à Montboyer en 1792, enthousiasma la jeunesse et fut
proclamé capitaine par le contingent de Chalais. Il devint général de
brigade en Italie et fut tué en Espagne. Deux frères de Léonard furent
également volontaires en 1792 et finirent colonel et lieutenant-colonel.
D'autres Ganivet furent médecins, avocats, notaires ou juges. On peut aussi
citer parmi les descendants célèbres de cette famille, Maurice Ordonneau,
auteur dramatique (auteur en particulier du livret de l'opérette Les
saltimbanques) qui habita le moulin Rabier et est l'arrière-petit-fils de
Nicolas Ganivet des Graviers de Bois-Neuf.
Le logis, grosse bâtisse rectangulaire, s'élève dans un site agréable
dominant la "vallée de Montboyer". La principale façade sur la cour, regarde
au sud-est. Sept travées de baies, sur un rez-de-chaussée, un premier étage
et un étage à surcroît s'y répartissent régulièrement, trois de part et
d'autre de l'entrée centrale. Les grandes fenêtres du rez-de-chaussée et de
l'étage sont couvertes en arc segmentaire et possèdent un appui saillant
mouluré. La porte, sous un arc en plein cintre, à clé saillante, est
cantonnée de pilastres nus et surmontée d'une grosse moulure. La façade au
nord-ouest offre le même type d'ouvertures, les travées étant seulement au
nombre de cinq. Le pignon Est porte les traces des remaniements successifs
de la demeure qui semble avoir été, de part et d'autre d'un étroit corps de
bâtiment, par deux fois élargie. Un colombier carré, sous une haute toiture
en pavillon, couverte de tuiles plates, amortie par un épi de faîtage en
céramique, se dresse fièrement à l'angle nord-ouest du lieu. Il est, avec sa
baie chanfreinée, le seul témoin de l'ancienneté et de l'importance de la
demeure. (1)
logis Bois Neuf 16620 Montboyer, propriété privée, ne se visite pas.
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