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L'installation de la famille Bouchier au
village de ce nom remonte probablement à la deuxième moitié du XVe siècle,
après la guerre de Cent Ans, au temps où le seigneur Bragier de Brizembourg
a arrenté ses terres. Les Bouchier firent souche et deux cents ans plus
tard, on les retrouve dans le même village. Ils ont prospéré et s'allient
aux meilleurs familles du pays. En 1622 Monsieur Jean Bouchier est notaire
et procureur et époux de Madeleine Cholous. Leur fille a pour parrain
Messire Hélias Jusson, chanoine de la collégiale d'Aubeterre; puis par suite
d'alliances, décès, cession, la famille Bouchier finit par disparaître de
son village d'origine, ou plutôt le nom disparaît, mais la filiation est
assurée par Marguerite Bouchier qui épouse en 1622 Pierre Tissereau, du
village des Tissereau de Courgeac. Le couple a neuf enfants. Le dernier de
ceux-ci a huit enfants dont Anne, la dernière née en 1708, épouse le fils du
maître d'école de Chalais, Pierre Durandeau qui vient habiter les Bouchiers
à la mort de son beau-père. La famille Durandeau habitait Montboyer, le
village du même nom. Jean Durandeau, père de Pierre, fut maître d'école à
Montboyer pendant près de dix ans (de 1698 à 1709) puis à Chalais. Jean, le
fils de Pierre Durandeau et Anne Tissereau, né en 1738, est licencié es-loi.
Il épouse en seconde noce Marie Birot, fille de François Birot, notaire et
procureur à Montboyer. Jean-Baptiste Durandeau, fils du premier mariage,
achète en 1793, au tribunal du district de Barbezieux, les ruines du château
de Magézir et la propriété y attenant, vendus comme biens d'émigrés. Son
demi-frère, Pierre, est avocat puis, plus tard, procureur du Roi à
Barbezieux. Le fils de celui-ci, Pierre Alexandre, épouse Clotilde Paulet de
Courlac et a plusieurs enfants dont, en 1842, Marie-Clotilde Alix qui épouse
Adhémar Debect, notaire, dont les descendants habiteront encore les
Bouchiers, au début du XXe siècle.
Le logis, visible depuis la route, en remontant vers Montmoreau, montre sa
façade nord-ouest, qui seule est intéressante. Un rez-de-chaussée, percé au
centre d'une porte, avec de part et d'autre une fenêtre est surmonté d'un
étage à surcroît éclairé par trois œils de bœuf ovales. Le tout est
recouvert d'une toiture à faible pente avec croupes amortie par deux épis de
faîtage en céramique d'inspiration anthropomorphe. Porte et baies sont
couvertes en arc segmentaire. La porte à chambranle mouluré, est cantonnée
de deux pilastres nus et couronnée d'un fronton triangulaire. Deux pavillons
carrés, sous hautes toitures amorties également par des épis de faîtage,
balisent l'entrée de la cour. (1)
logis des Bouchiers 16620 Montboyer, lieu-dit Chez Boucher, propriété
privée, ne se visite pas.
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