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En 1458, Jean,
seigneur de la Rochandry, donne par ascensements à Jean Bottreau un domaine
appelé la Bardonnière. Ce Jean Bottreau est allié avec un certain Jean
Gagnier. En 1580, existent deux villages: la Bardonnière et les Gagniers.
Devenus la propriété de Barthélémy Dumas, sieur de la Croix à partir de
1580, celui-ci fait démolir le village des Gagniers et donne ce nom à
l'autre village. Il décède en 1620. En 1628, lors de la vente du domaine à
Luc de Coignac n'est mentionné que "la maison de maître avec celle des
métayers, grange, toits, coulombiers… le tout au lieu des Gagniers". Luc de
Coignac, écuyer, est sieur de Boisbelet. Les Gagniers passent ensuite à
Guillaume et Toussaint Faligon, puis sont vendus en 1683 à Pierre Dufaur,
seigneur de Beaulieu. En 1728, André Debresme, époux de Marguerite Marie
Dufaur, fille de Pierre, récupère le domaine. Pendant qu'il possède les
domaines, Pierre Dufaur fait effectuer quelques travaux: les murs du jardin
en 1686-1687, l'appartement neuf en 1700. Marc Debresme hérite des Gagniers
et fait également faire quelques travaux à partir de 1744: le grand chai en
1755, chais des eaux de vie et brûlerie en 1751, la terrasse devant la
maison de 1751 à 1764. Les pierres de remblaiement de cette terrasse
proviennent des fondations du premier village des Gagniers retrouvées en
défrichant en 1750. Il y a une cave sous cette terrasse. Marc de Bresme,
dans son journal indique: "cette cave était une cache où anciennement on se
refugiait et les effets".
Toujours par ce journal on connait la composition des lieux et leurs dates
de construction: "en 1700 l'appartement neuf qui contient la chambre basse,
celle au-dessus, le petit grenier au-dessus, les corridors... de 1751 à 1764
la terrasse avec son escalier… en 1764, la porte d'entrée ainsi que la
chambre au-dessus du corridor et le petit grenier au-dessus… en 1760, la
petite galerie.. en 1773, la chambre qui est dans la galerie et le grenier
au dessus et les latrines au bout de la terrasse" A propos des latrines, il
rajoute: "elles étaient auparavant dans l'endroit où est actuellement
l'escalier qui conduit dans les chambres de l'appartement neuf, ce qui
estoit fort incommode par la mauvaise odeur qu'elles répandoient dans la
salle et chambres basses". En 1813, Marc Debresme cède son domaine des
Gagniers à Prosper Etienne Rousseau de Magnac. En 1850 Geneviève Blanche
Rousseau de Magnac épouse Marcellin Desmazeaud, avocat. Depuis cette date,
les Gagniers sont restés la propriété de leurs descendants. Le logis des
Gagniers est un long corps de bâtiment rectangulaire à trois niveaux
accusant bien les travaux réalisés au XVIIIe siècle. L'élément le plus
remarquable est la terrasse où il fallut "cinq cents charrois de pierre de
remblai", et l'escalier d'accès en pierre de Fouquebrune. Le porche d'entrée
dans la cour, tout simple, jouxte un pigeonnier carré couvert d'un toit
pyramidal terminé par un épi de faîtage en céramique. Dans le mur entre ces
deux constructions s'ouvre une petite baie quadrangulaire à bords
chanfreinés, restée là pour nous rappeler l'ancienneté du lieu. (1)
logis des Gagniers 16440 Mouthiers sur Boëme, propriété privée, ne se visite
pas.
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