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A quelques pas de
l'hôtel de ville, le domaine rural de La Côte se fait discret à l'abri de
ses murs. La disposition quadrangulaire, fermée sur une issue, a une
fonction protectrice fort utilisée par les bâtisseurs charentais du XVIe
siècle. Les meurtrières, archères, visibles sur le pourtour sont les signes
d'une architecture voulue défensive au temps des guerres de religion.
Dépendances, fournil, remises, appentis sont agencés autour d'une vaste cour
alors que le corps d'habitation rectangulaire, fait de deux blocs, occupe la
longueur Est; il est flanqué d'une tour dont la toiture semble avoir été
arasée et qui renferme un escalier à vis à enroulement sénestre. A l'angle
sud-ouest, une petite tourelle, bien proportionnée, à toit conique, abrite
un pigeonnier mais est percée d'une archère de tir et de guet permettant la
surveillance de l'entrée constituée par un grand portail ancien, aux pierres
dures chanfreinées. Le petit pavé revêtant le sol des différentes pièces
crée l'homogénéité typique, rencontrée dans les demeures de Rancogne et les
alentours. La Charente comptant 23 écarts (sur le secteur Montbron, Rancogne,
Saint-Adjutory.….) ayant pour toponyme la Côte, la difficulté d'attribution
surgit à chaque évocation non suivie de la paroisse, sous l'Ancien Régime.
Nous avons ainsi collecté sur plusieurs années de recherches de nombreux
sieurs, voire seigneurs de la Côte. Il semble faire peu de doute qu'au XVIIe
siècle la famille huguenote Leriget, notables rupificaldiens souvent
rencontrés, ait possédé la terre de Rencogne ou Rencogne, Daniel Leriget
succédant à Pierre Leriget dans le logis. A l'époque où le domaine fournit
du charbon de bois; matière première de l'industrie métallurgique, aux
forges de Rancogne, bien avant l'avènement de la Fonderie de Ruelle, un
Daniel Leriget, huguenot révoqué a pris le chemin de l'exil en 1692. On
rencontre encore au XVIIIe siècle sans conteste, François de Toyon, "sieur
de la Coste de Rançon", héritier des Devezeau, lieutenant dans les armées du
Roi. S'il est une figure célèbre de la paroisse, c'est assurément l'éminent
ecclésiastique de la fin du XVIIIe siècle, Jean-Marie Du Lau. Né au "château
de la Côte" en 1738, il sera successivement chanoine à Poitiers, grand
vicaire de l'archevêché de Bordeaux, pour devenir archevêque d'Arles en
1775. Député aux États Généraux, porteur des intérêts du Clergé, il
préparera "l'adresse au Roi" sur la réglementation de mai 1792 entraînant la
destitution des prêtres non assermentés; enfermé en août aux Carmes il
périra avec 180 autres prêtres et évêques. (1)
logis de la Cote 16110 Rancogne, propriété privée, ne se visite pas.
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