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A un kilomètre au nord-ouest du bourg,
le fief de Beaucaire est fort ancien. Il dépendait, au regard du droit
féodal de l'abbaye de Saint-Cybard. Nous trouvons donc plusieurs actes
relatifs à Beaucaire aux XIIIe et XVe siècles. En voici une liste qui montre
bien les liens étroits entre ce domaine de Saint- Amant-de-Nouère et le
puissant monastère bénédictin d'Angoulême. Jeudi d'avant la Saint-André
1280: hommage du fief de Beaucaire par Joerius Sicard à l'abbé de
Saint-Cybard. En 1293 nouvel hommage; en 1410: emphytéose (bail à long terme
qui confère un droit réel susceptible d'hypothèques) de Beaucaire (Bello
quaria) a l'abbaye de Saint-Cybard. En 1443 bail de l'hôtel de Beaucaire sis
en Saint-Amant-de-Nouère avec plusieurs mas. Au début du XVIe siècle, les
rapports entre l'abbaye et son fief se détériorent. La volonté
d'émancipation des laïcs en 1500: procès-verbal de refus d'hommage des
vassaux de Beaucaire, ce qui entraîne, en 1512, le retrait du fief de
Beaucaire. Le fief est donc vacant depuis trois ans lorsque survient en
1515, une épidémie de peste à Angoulême. La cour des comptes de la ville
vient alors s'installer quelques temps à Beaucaire. Le14 juillet 1543, 60
sols de rentes dues par le seigneur des Bouchauds pour l'hôtel et
appartenances de Beaucaire, au monastère de Saint-Cybard; en 1546 saisie du
fief par l'abbé de Saint- Cybard. Au XVIIe siècle, les choses semblent
rentrées dans l'ordre traditionnel, au vu du dénombrement effectué en
février 1615 par Jean de La Porte, écuyer, sieur de Beaucaire (de 1599 à
1648) et demeurant en son logis noble de Beaucaire. Les religieux de Saint-
Cybard tenaient toujours ce fief. A la fin XVIIe siècle, Beaucaire
appartient aux Vigier jusqu'en 1696, année où il est acquit par François
Laisné. Son fils, Jean Raymond fit les campagnes des armées françaises en
Allemagne, de 1733 à 1762 comme lieutenant-colonel. Sa veuve se remaria en
1787 avec Jean Horric, de la Motte de Saint-Genis. Son arrière-petit-fils,
Charles Horric de Beaucaire fut ministre au Danemark en 1907.
Les textes le prouvent, un logis existait déjà au XIIIe et de façon sûre au
XVe siècle. Le logis actuel, lui, fut construit au XVIIIe siècle. Il se
présente en un long corps de bâtiment bas et large avec seulement un
rez-de-chaussée. Peu avant son extrémité ouest se dégage un pavillon à
étages, avec un toit d'ardoises. Peut-être son équivalent était-il prévu à
l'est, mais ne fut pas réalisé faute moyens ou de temps avec la Révolution.
Il n'est pas sans similitudes avec le logis de la Motte sur Saint-Genis,
même si Beaucaire est plus volumineux. Les deux logis eurent justement le
même propriétaire juste avant la Révolution et nous savons que le logis de
la Motte a été construit vers 1780. Au sud, la maison ouvre directement sur
le jardin, sans passer par une terrasse que l'on s'attendrait à voir. La
façade, avec ses 17 fenêtres, larges et hautes, sur un même niveau, a
quelques chose d'impressionnant. Sous le pavillon, le mur de la cave, au
sud, est plus ancien; il laisse voir partiellement une ancienne porte
médiévale (XIIIe ou XVe siècle), seul vestige de l'ancien Beaucaire. Les
dépendances à l'est possèdent une intéressante porte du XVIIe siècle. À
noter aussi dans les environs immédiats du logis, les toponymes médiévaux de
"la Chevalerie", "la Vigerie"... (1)
logis de Beaucaire 16170 Saint-Amant-de-Nouère, propriété privée, ne se
visite pas.
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