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La Barde, qualifié de lieu noble en
plusieurs actes, fut sans doute une ancienne seigneurie. Dans un acte du 3
août 1594, Messire Robert Ballue, seigneur de La Barde et et de Boisredon
échange les droits qu'il possède dans la seigneurie de La Barde, située dans
les paroisses de Saint-Quentin, Orival, Saint-Avit et Sérignac contre les
cens, rentes et agriers situés en la paroisse de Sainte-Marie et appartenant
à Daniel Talleyrand, prince de Chalais. A la fin du XVIIe siècle, Jean du
Jarry, écuyer, est sieur de La Barde et capitaine de cavalerie dans le
régiment d'Aubeterre. Vers 1697, sa fille, Marie du Jarry épouse Pierre
Thévenin, écuyer, sieur de la Vallade, fils de Samuel, notaire et juge de
Saint-Avit, anobli en 1652 et de Judith Grousseau (ou Rousseau). En 1723,
Jacquette de Thévenin de Saint-Grand vient de décéder à La Barde. Ses
frères, Pierre Thévenin, écuyer, sieur de la Vallade en Saint-Aulaye et Guy
Alphonse, écuyer et prêtre, héritiers, demandent que soit fait l'inventaire
de ses biens et meubles. En 1747, Pierre Guy Alphonse Thévenin, écuyer,
demeure au lieu de La Barde. Il transmettra le logis à son frère Charles. Le
logis passe ensuite à Messire Jean de Gérard, sieur de Lafûte et de la
Vallade, peut-être par héritage, ce dernier étant petit-fils d'une Julie
Thévenin, tante de Charles. François, fils de Jean, ayant épousé en 1792 une
demoiselle le Faure de la Curatrie (Rioux-Martin), s'installe à la Curatrie
où naîtra Jean, leur fils, qui reviendra à la Barde après avoir pris pour
femme en 1820, Demoiselle de Rabaine à Passirac. Un fils issu de ce mariage,
Pierre Alexandre Désiré, appelé par courtoisie, Comte de Gérard Lafûte, naît
et décède à la Barde (1825-1897). Deux autres générations vont se succéder à
la Barde. En 1934 les de Gérard Lafûte le vendent à M. Léger qui, avant de
partir vers d'autres horizons le cèderont en 1963 à M. Rocher, celui-ci le
transmettra à ses enfants.
Isolé au milieu des champs, adossé à un bois de chênes et de châtaigniers,
le logis de La Barde domine un vaste panorama. Il comprend deux groupes de
bâtiments qui bordent au nord et au sud une cour fermée qu'ombragent de
beaux arbres. Un hangar datant du XIXe siècle longe le côté ouest. Deux
entrées donnent accès à la cour. Celle du sud a conservé son portail couvert
à porte cochère et porte piétonne. Celle du nord ne garde que des traces de
l'ancien porche. Le principal corps de logis, de plan rectangulaire, flanqué
à l'angle nord-est d'un pavillon carré, a toujours son antique toit aigu à
deux pans, recouvert de tuiles plates, dans lequel s'ouvrent trois fenêtres
mansardées à lucarne ovale. La porte d'entrée est surmontée d'un fronton
triangulaire, percé d'un oculus. Sur le mur Est, au-dessus d'une ancienne
petite fenêtre moulurée, autrefois protégée par des barreaux, on peut voir
un coeur en relief, taillé dans la pierre, sous lequel est gravée une date,
petite et discrète, mais très nette: 1461. A l'intérieur du logis, la porte
d'entrée de la cuisine s'orne d'une magnifique accolade taillée dans le
linteau monolithe. Un très bel escalier, tournant dans un volume
parallélépipédique à base carrée, autour d'un énorme pilier carré en
maçonnerie pleine, conduit aux étages. Les marches sont taillées dans un
calcaire ocre clair, très dur et poli comme le marbre. Ce logis qui n'a pas
été mutilé par de trop grandes transformations, a conservé son allure de
vieille demeure et tout son charme d'antan. (1)
logis de la Barde 16210 Saint-Quentin-de-Chalais, propriété privée, ne se
visite pas.
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