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En 1594 se fait un arrangement
entre Daniel de Talleyrand, seigneur de Chalais et Bertrand de la Tour,
seigneur de la Tour et de Coiron. Les fiefs de Tougéreau la Magdeleine et
Coiron, dont fait partie la seigneurie de Saint-Vallier, dépendent alors,
pendant près d'un siècle des seigneurs de la Tour en Yviers: de Bertrand de
la Tour à son arrière-petit-fils Charles de Lur Saluces. Celui-ci meurt
jeune et sans postérité en 1639. Dans l'aveu et dénombrement rendus au roi
par l'évêque de Saintes en 1640, Jacques Raoul inclut "le fief terre et
seigneurie de Saint Vallier; le fief de Tugéras en la paroisse de Saint
Vallier" qu'il revendique depuis l'an 1522 "n'ayant toutefois à présent
aucun titres ni dénombrements pour le justifier, les papiers du dit évêché
ayant été entièrement perdus et brûlés lorsque la ville de Saintes fut prise
par ceux de la religion prétendue réformée". En 1654, Daniel Louis Verdier,
seigneur de Saint Vallier, rend hommage au Duc de la Rochefoucauld pour sa
châtellenie de Coiron; en 1661 il demeure en son castel. Le 11 février 1654
il est présent à la signature du contrat de mariage de Jacques Vigier, son
cousin germain, avec Françoise Devezeau. Son petit-fils, François du
Verdier, chevalier de l'ordre de Saint-Louis, capitaine au régiment du
limousin doit vendre en 1716 ses Biens de Chazelles pour entretenir ses
troupes.
En 1717 Daniel Louis Verdier demande congé de ses fonctions militaires "dans
l'espérance que son air natal pourrait lui procurer quelque soulagement...
mais que malheureusement il a perdu toute espérance de pouvoir guérir et
continuer de servir". Il est conseiller du roi, trésorier de France en la
généralité de Moulins. Il épouse sa cousine germaine Henriette Françoise
Duriou le 20 décembre 1710 et doit obtenir pour cela deux dispenses du Pape.
Il réside plus souvent à Paris, Moulins, Saintes qu'à Saint Vallier et
confie la gestion de la châtellenie de Saint-Vallier et Coiron à son fils
Claude; puis en 1757 il révoque le pouvoir qu'il lui a donné et donne
procuration à son épouse Henriette Duriou dame de Saint-Vallier. En 1771,
"le fief, terre et châtellenie de Coiron, composé des paroisses de Sainte
Souline, Saint-Vallier, Saint-Cyprien, Bardenac, Chatignac, Brossac en
partie et Brie-sous-Chalais en partie, avec droit de forteresse, de justice
haute, moyenne et basse, biains et corvées, poids et mezures, rentes,
agrières, lots et ventes, arrières vassaux et tous droits et devoirs
attribués aux seigneurs chatelains, tenue par Duverdier, chevalier, à foy et
hommage lige sous le devoir d'un épervier sor garny de sonneites et de gands"
(Aveu et dénombrement du marquisat de Barbezieux). Françoise Suzanne hérite
de Saint-Vallier et Coiron. Elle épouse Jacques de Restier seigneur de La
Vaure, la Cour et Durfort. Le 13 décembre 1793, saisie des papiers de Mme de
Fornel, dame de Saint-Vallier. Ils sont brûlés devant la porte de l'église.
Elle habite chez sa fille à Angoulême. En 1819 elle le vend, au nom de ses
fils à Augustin Joubert. Vers 1826 celui-ci le revend à Jacques François
Mauget, meunier à la Moulinasse; ses descendants le possèdent encore à la
fin du XXe siècle.
Le logis de Saint-Vallier domine la vallée de la Poussonne et forme avec
l'église un ensemble imposant. Il comporte des parties des XVIe et XVIIe
siècles. Disposés en carré autour de la cour, les bâtiments abritent
logements, grange, chai. On y accède par un corps de passage en pigeonnier,
fermé par une épaisse porte cloutée. Le pigeonnier, carré, est surmonté d'un
toit en pavillon à quatre pans recouvert en ardoise, qui demande des
réparations. De chaque côté sont accolés des logements bas dont les murs de
grison sont percés de petites fenêtres carrées, d'oculi horizontaux
rectangulaires et d'oculi ovales. Dans la cour donnent deux portes
ouvragées: l'une en arc surmontée d'un fronton triangulaire en pierre
blanche dont les montants ont souffert de l'érosion: l'autre en arc a une
clef en relief. Au milieu de la cour un large puits. Le corps du logis, à un
étage, orienté au sud, est une longe bâtisse dont la façade côté jardin a
été remaniée au XIXe siècle: chaînes d'angle en pierres de taille; portes et
fenêtres agrandies en pierres de taille; toit à deux pans en tuiles creuses.
Il est prolongé par un pavillon carré de grande dimension: murs épais,
chaîne d'angle en pierres de grison, extrémités de la charpente en corbeaux,
tuiles plates. L'intérieur a été remanié vers 1960. Subsistent une cheminée
à manteau droit du XVe siècle dans la partie la plus ancienne et une porte
en arc au premier étage. (1)
logis de Saint Vallier 16480 Saint Vallier, propriété privée, ne se visite
pas.
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