Au début du XVIIe siècle le logis de chaumont appartient à Isaac Lardeau, protestant, et demeure dans cette famille jusque vers la fin du XVIIIe siècle époque à laquelle Augustin Chedaneau (1760-1850) en fait l'acquisition. Député à la Législative en 1791, puis à la Convention, il vote la mort du roi, mais avec sursis. Il fut malgré tout compris dans la loi d'exil qui frappait les Conventionnels régicides au moment de la Restauration. Exilé de 1816 à 1818 il partit en Moravie, mais grâce à l'intervention de sa famille et de ses amis, en particulier le général Dupont, il put retourner en ses terres de Chaumont qui avaient alors 84 hectares et étaient estimées 74000 francs. A la fin du siècle dernier Chaumont appartenait au peintre Jeandel.
S'il existe des maisons à secret, Chaumont en fait partie. On n'y découvre au premier abord son grand portail d'entrée, et son toit couvert d'ardoises. Chaumont était, avant la crise phyloxérique, une propriété viticole. C'est à l'obligeance de son propriétaire, que nous devons cette incursion dans un monde quelque peu oublié. Le logis à cour fermée a subit de profondes modifications au siècle dernier. Les communs sud, remontent au XVIIIe siècle, comme le prouve cette inscription peu commune: "Arnaut a mis la première pierre Louis Arnaut 1743". Dans la continuité de cette aile se trouvent le four et l'ancien pigeonnier carré, qui a la particularité de se trouver au-dessus d'une petite salle voûtée en plein cintre. Ses ouvertures sont particulièrement soignées. L'ancien parc n'est pas dénué d'intérêt. On y découvre la tombe d'Isaac Lardeau, protestant (1637-1732), qui a été enterré dans son jardin d'agrément. Tout autour se trouvent des buis centenaires, dont le relevé permettrait sans doute de retracer un ancien labyrinthe. Une allée fortement surélevée conduit à un vaste bassin d'une douzaine de mètres de diamètre, et profond de trois mètres. Le trop plein était dirigé vers deux petites citernes situées au pied du logis et qui existent encore. Une curieuse petite fabrique cylindrique, qui apparaît sur l'ancien cadastre, n'est sans doute pas à l'origine des latrines, mais s'inscrit dans ces étranges constructions qui ornaient les parcs à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. On remarquera aussi un curieux édicule en lauze et sur le portail d'entrée une pierre de réemploi avec une tête sculptée. (1)

logis de chaumont 16700 Salles de Villefagnan, propriété privée, ne se visite pas.

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(1)   Extrait de châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente : Jean-Paul Gaillard, Librairie Bruno Sepulchre 1993

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