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Le domaine de la Quantinerie (la Cantinerie
suivant l'orthographe encore en usage à la fin du siècle dernier) était la
propriété de la famille Blouin, dès le début du XVIIIe siècle. Pierre Blouin,
puis son fils, Isaac, étaient seigneurs de la Quantinerie, et alliés à de
nombreuses familles protestantes, les Yver, Lechantre, Templereau. Le
domaine fut adjugé le 3 septembre 1751 à Jean Joseph (alias Joseph) de
Bonnegens, capitaine d'Infanterie demeurant à Herpes. De son mariage à
Marcillac-Lanville, le 9 janvier 1754 avec Marguerite Maignen, il eut une
nombreuse descendance comme en témoignent les registres paroissiaux de
Sigogne. Joseph de Bonnegens mourut le 10 décembre 1785 au logis de la
Quantinerie étant qualifié dans son acte de décès "d'ancien capitaine des
grenadiers royaux et major des troupes d'Infanterie de Sa Majesté". La
carrière militaire de deux de ses enfants, Philippe- Joseph et
Charles-François nous est révélée par Jean Pinasseau dans son ouvrage sur
l'immigration militaire. Le premier fit les campagnes d'Espagne (1782-1783)
et d'Amérique en 1791. Il abandonna le service le 15 octobre de cette année
là, étant parvenu au grade d'adjudant major. Quelques temps après il émigra
et combattit pendant la Révolution dans l'armée des Princes.
Louis-Joseph (alias Louis-Philippe) frère du précédent, fut maire de Sigogne
de l'an VIII jusqu'au 14 juin 1818, date à laquelle il décédait à la
Quantinerie sans avoir contracté mariage. À cette époque Philippe de
Bonnegens, un de ses frères, résidait à Herpes dont il était le maire. Dans
la seconde moitié du XIXe siècle, la Quantinerie était la propriété de
Philippe-Joseph de Bonnegens fils du dernier cité, et de Zoé de Bonnegens.
Comme son oncle il fut premier magistrat de la commune pendant de nombreuses
années. A sa mort survenue le 10 septembre 1885, le domaine passa entre les
mains de sa fille Marthe de Bonnegens qui avait épousé à Sigogne, lé 9
septembre 1873, Antoine-Gaston Faurichon de la Bardonnie, originaire d'Agonac
(Dordogne). Au début du XXe siècle, ceux-ci résidaient toujours au logis de
la Quantinerie. De nos jours, cet important domaine viticole du canton de
Jarnac est la propriété de la famille Roy qui s'en rendit acquéreur avant la
seconde gerre Mondiale.
Du logis construit vraisemblablement au XVIIIe siècle par Joseph de
Bonnegens il ne reste plus rien. En effet, l'imposante bâtisse que l'on peut
voir actuellement est une construction typique des demeures du pays du
Cognac, édifiées dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Seul vestige de
l'ancien logis, le très beau pigeonnier carré recouvert d'un toit brisé à
quatre pans percé de deux petites et gracieuses ouvertures pour le passage
des pigeons. Celles-ci sont orientées au sud et à l'est. Il est dommage que
cette construction dont la couverture a fait l'objet ces dernières années
des soins attentionnés de la part de ses propriétaires ait subit au siècle
dernier des transformations tant extérieures qu'extérieures qui ont altéré
l'aspect original. Un petit souterrain-refuge a été découvert, il y a
quelques années au sud du logis. (1)
logis de la Quantinerie 16200 Sigogne, exploitation viticole.
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