|
Dans un fond de vallée, sur la commune de Trois-Palis,
près de la route qui va de Saint-Saturnin à Sireuil, ce logis joue
l'inattendu, le rafraîchissement, mêlés des éléments divers qui répondent
plus à l'agréable qu'à l'utile. A lui s'applique avec beaucoup d'à propos la
définition du Larousse pour folie: "Autrefois, pavillon d'agrément bâti à la
ville ou à la campagne avec des dépenses extravagantes, pour satisfaire un
caprice ou pour donner des rendez-vous galants". Cette folie semble être
celle du sieur Poirier, marchand drapier à Angoulême, dans les dernières
années du XVIIe siècle. L'accès au logis se fait par un porche festonné. Son
auteur, Poirier, y a fait figurer un poirier chargé de poires, au-dessus de
l'arche principale. C'est là un exemple courant, et particulièrement
significatif, d'armes parlantes. La façade de la gentilhommière donne au
sud, c'est peut-être le point le plus important de son architecture. S'en
décroche une tour polygonale. Un cadran solaire, surmonté du millésime
"1696", la décore. Elle contenait primitivement un escalier à vis (on en
voit les traces). Tout ce qui est à l'est de cette tour correspond aux
dernières années du XVIIe siècle (le type des fenêtres est caractéristique).
Au-dessous, une cave voûtée est conservée.
L'autre moitié, à l'ouest, a été démolie (on s'en rend bien compte dans le
sous-sol qui tient lieu de fondation) et reconstruite apparemment au début
du XIXe siècle. Cette variation de la construction n'altère en rien
l'esthétique de l'ensemble. La base de la tour a été ajourée par des arches.
La cour est agrémentée d'une source aménagée, à laquelle on descend par un
escalier double. Au-dessus de la fontaine est un fronton triangulaire orné
d'un lion. Les balustres qui accompagnent cette fontaine, se retrouvent
juste à côté, autour d'un bassin rectangulaire, aménagé dans le sol pour
recueillir l'eau. Nous sommes bien dans la mode architecturale 1700. Enfin
dans les dépendances sont un four, mais surtout un pigeonnier. Sa présence
nous pose problème, car le pigeonnier jusqu'à la Révolution est un privilège
aristocratique. Or, en 1700, ni le sieur Poirier n'est noble, ni La Folie
n'est considérée comme un logis noble. Sans doute faut-il voir dans ce
pigeonnier carré, encore bien conservé avec les cases pour oiseaux dans ses
murs, un défi de plus de ce riche bourgeois. (1)
logis de La Folie, Impasse des Cressonnières, 16730 Trois-Palis,
propriété privée, ne se visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
de la Charente" tous les châteaux répertoriés à ce
jour dans ce département. |
|