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L'origine de la seigneurie de Vaux est très ancienne et provient d'un
démembrement de celle de Jarnac. Elle s'étendait sur les communes actuelles
de Plaizac et de Vaux-Rouillac. En outre, les seigneuries de cette terre
avait droit de haute, moyenne et basse justice, privilège qui fut accordé
par Guillaume de Craon, seigneur de Marcillac et de Jarnac en 1378 à Hugues
de Vaux, seigneur dudit lieu. Ce droit fut, au cours des siècles, l'objet de
nombreuses contestations et procès entre les châtelains de Jarnac et leurs
vassaux. Au début du XIVe siècle, nous trouvons comme possesseur de cette
terre Goeffroy de Vaux qui épouse Isabelle de Mosnac et devient ainsi par
cette alliance seigneur en partie de Mosnac. Le 20 février 1450, Vaux passa
entre les mains de la famille de Montalembert par le mariage de Jeanne de
Vaux, unique héritière de Jean de Vaux et de Marie du Mortier, avec Louis de
Montalembert. Il participa aux batailles de la fin de la Guerre de Cent Ans
étant présent à la prise de Bergerac en 1451 et à la bataille de Castillon
en 1455. La seigneurie de Vaux resta la possession jusqu'au milieu du XVIIIe
siècle d'une branche de cette illustre famille. Mais le 21 juin 1759, Jean
de Montalembert vendit moyennant la somme de 157600 livres "la terre et
seigneurie de Vaux et le fief de Palizac" à Pierre Vantongeren, écuyer
Trésorier de France au bureau des Finances de Limoges, seigneur de Siecq
demeurant en la ville d'Angoulême.
Cet acte de vente est très intéressant car il nous permet de voir qu'à cette
date les seigneurs de Vaux ne possédait plus la haute justice sur leur
territoire suite à une transaction du 13 septembre 1752 intervenue entre le
châtelain de Jarnac et les vendeurs nommés ci-dessus. En effet, depuis cette
date le seigneur de Vaux ne devait plus comme par le passé, rendre hommage
lige annuel et dix jours de garde au comte de Jarnac. Les seigneurs de Vaux
n'avait plus que la moyenne et basse justice tenu au devoir d'un casque
d'argent estimé à dix-huit livres. Le nouvel acquéreur de la terre de Vaux
était issu d'une famille de marchand papetier flamand, installée à Angoulême
dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, comme bon nombre de ses
compatriotes. Pierre Vantongeren eut de sa femme Marguerite Blanche Resnier,
un fils, Pierre qui épousa le 1er mai 1747 Madeleine Le Musnier de Raix. Il
mourut jeune, et avant son père, en 1752. De son mariage, il eut Alexandre
de Vantongeren, seigneur de Vaux, Plaizac et dont il est fait mention dans
un acte de bail à ferme du 19 juin 1780. Probablement fut-il le dernier
seigneur de Vaux. Il existait avant la Révolution à Vaux un château qui
était situé au voisinage du logis qui le remplaça au siècle dernier. Cet
édifice, dont nous ignorons l'époque de construction, devait avoir une
certaine importance, car dans tous les acte postérieurs à 1685, et
particulièrement dans l'acte de vente du 21 juin 1759, il est bien spécifié:
"que la terre, seigneurie de Vaux, et fief de Plaizac, consistant dans le
château". Cet immeuble subsistait encore en 1865, date à laquelle Alcide
Gauguié écrivait: "Il y avait à Vaux un logis assez important, il en reste
des appartements très vastes et des tourelles crénelées".
Au début du XXe siècle, Martin -Buchey y faisait encore allusion. Les
derniers vestiges de ce château disparurent avant la seconde Guerre
Mondiale. La construction actuelle qui le remplaça, bâtie au siècle dernier
(1851), est cependant très intéressante et fait partie des plus belles
constructions charentaises du XIXe siècle. Il s'agit d'une vaste bâtisse
rectangulaire à deux étages que domine un important fronton triangulaire
décoré de sculptures. À la façade principale, les deux portes en plein
centre encadrées par des pilastres plats et surmontées d'une grecque,
donnent sur une terrasse, reposant sur des arcades surbaissées, à laquelle
on accède par des escaliers bordés de belles balustres. Des bandeaux
soulignent les étages de l'édifice, qui repose sur une cave comportant
quatre caveaux aux voûtes surbaissées. À proximité de cette agréable demeure
se voit un très long bâtiment rectangulaire où subsistent quelques
ouvertures chanfreinées, seuls vestiges des dépendances de l'ancien château.
Signalons également un beau pigeonnier rectangulaire couvert d'un toit à
pans en petites tuiles plates. (1)
logis de Vaux-Rouillac 16170 Vaux-Rouillac, situé au 104 Le Bourg, propriété
privée, ne se visite pas.
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