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La première
mention du fief de Pimbert date du 8 février 1420. À cette date, il était
tenu par la tutrice de Marguerite de Saint Ciers, fille de feu Colin, et
consistait en "maisons, vignes, prez". Marguerite de Saint-Ciers épousa,
quelques années plus tard, Guillaume de Saint-Légier, écuyer, seigneur de La
Laigne, auquel elle transmit la terre de Saint-Ciers-Champagne et le fief de
Pimbert qui restèrent de nombreuses années entre les mains de leurs
descendants. En 1578, René de Saint-Légier, écuyer, seigneur de Boisrond et
de La Montagne, anoblit en faveur de Prégent Dubreuil, le "lieu de Pymbert,
consistant en maisons, granges, eyrants, bois, vignes, terres labourables et
prez" auquel il donna la permission d'y faire "édifier fuye et garenne, au
devoir le tout d'une paire d'éperons appréciée à cinq sols payable à muance
de seigneur ou de vassal". Quelques années plus tard, en 1591, Prégent
Dubreuil vendit la seigneurie de Pimbert à Martial Bernard, écuyer, seigneur
de Saint-Eugène. N'ayant pas eu d'enfant, il en fit don, en 1616, à son
parent, François Joly, lors de son mariage avec Jeanne de La Chambre. Six
ans plus tard, ce dernier échangea sa seigneurie de Pimbert, avec droit de
moyenne et basse justice, contre d'autres biens appartenant à sa sœur,
Jeanne Joly, veuve de Pierre Fonteneau, conseiller du Roi, élu à Saintes. A
la suite d'une adjudication, peu avant 1664, le domaine passa aux mains de
Marie de Maniald, veuve d'Henri Baudouin, banquier à Bordeaux. Quelques
années après, il appartenait à Abraham Joly, époux de Marthe Baudouin. Son
fils Joseph, mort célibataire au château de Bourbon, en Agenais, en 1746,
avait testé à Bordeaux, dix ans auparavant, en faveur de ses neveux: Abraham
de Morelly, écuyer, seigneur de Choisy, fils de Nicolas et de Marguerite
Joly, Nicolas, Armand et Joseph de Madronnet, tous trois fils d'Abimelech,
écuyer, seigneur du Tasta et de Marthe Joly.
De ces quatre co-héritiers, seul Joseph de Madronnet survécut après avoir
fait souche et parvint ainsi à récupérer la totalité des seigneuries de
Saint-Eugène et de Pimbert. Il laissa au moins un fils, Pierre-Joseph, qui
épousa, en 1769, Diane-Charlotte-Adélaïde Delbos de Laborde qui lui donna
Gaspard-Joseph à qui il fit don, en 1790, de sa terre et châtellenie de
Saint-Eugène, consistant "en vieux bâtiments, vieille tour, fuie, brûlerie,
grenier..." et de sa maison de Pimbert, y compris le mobilier. L'année
suivante, le jeune seigneur de Pimbert émigra et son château fut alors
confisqué au profit de la Nation puis vendu comme bien national, le 16
fructidor an II, à Pierre Dumontet, citoyen de la commune de La Chaise, pour
38000 livres. Un document, établi lors de la saisie de 1793, décrit ainsi le
corps de logis "la maison de Pimbert provenant dudit Madronnet, émigré est
compausée d'une cuisine, une souillarde, une petite chambre de dépense, une
commodité pour mettre bois, le tout du costé du couchant de laditte cuisine,
plus du costé du levant dicelle une belle salle à manger, un beau escalier
en pierre pour monter dans les chambres hautes, à côté d'icelui une anti
chambre dans laquelle il y a un autre escalier en bois pour monter dans les
chambres des arceaux et dans la tour, plus une chambre haute formant une
aile dans la même partie du levant sous laquelle ditte chambre il y a un
arceau pour mettre voiture avec une petite chambre y joignant, plus quatre
autres chambres hautes, avec un beau colidor qui a ses ouvertures du costé
du midi sur le jardin dudit lieu".
Le château de Pimbert forme effectivement un L, flanqué à l'angle externe
d'une grosse tour cylindrique couverte de tuiles plates, surhaussée au début
du XXe siècle. Presque toutes les baies ont été dotées de meneaux et de
croisillons à cette période. La petite aile présente, côté cour, deux arcs
formant galerie (les arceaux dans la description de 1793). Une petite maison
avec baies en accolade a été englobée dans les dépendances. Il pourrait bien
s'agir de la première maison, avant l'anoblissement du fief et la
construction de l'actuel édifice, sans doute à l'extrême fin du XVIe siècle.
Vu de loin, sur son petit coteau, au milieu de ses vignobles, le château de
Pimbert a encore fière allure, malgré les restaurations du début du XXe
siècle. (1)
logis de Pimbert 17020 Arthenac, exploitation viticole, spiritueux "la Fine
Goule".
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