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La première mention du fief de Chassagne est un acte de foi et hommage rendu
par Jehan Vidaud, en 1362, pour son fief de Chassagne, à Archambaud, comte
de Périgord, seigneur d'Arvert. La famille Vidaud resta propriétaire de
Chassagne pendant plus de deux siècles. Le dernier représentant, Mathieu
Vidaud, échangea, en 1579, sa maison, jardin et bois de Chassagne, avec son
droit d'aînesse et ce qu'il n'avait pas démembré contre d'autres biens
appartenant à Jean de Laigle, écuyer, époux d'Anne Vidaud. En 1638, la
seigneurie de Chassagne fut adjugée à Jean Michel, riche personnage de la
presqu'île d'Arvert, qui armait des navires pour la pêche à Terre-Neuve et
"la course en mer contre les ennemis de l'État", en 1650. C'est
vraisemblablement à lui que l'on doit la reconstruction du corps de logis.
Sa fille, Marguerite Michel, épousa Charles de Meaux, seigneur de L'Isle,
transmettant ainsi Chassagne aux mains de la famille de Meaux. Plusieurs de
leurs enfants moururent jeunes et le logis revint finalement à leur fille,
Mélanie, qui épousa en 1682 Pierre Dubourg, écuyer, seigneur de Porcheresse
et de Chenaumoine. De cette union vint une fille, Marguerite-Mélanie, mariée
en 1700 à Jacques-René de Brémond d'Orlac, chevalier, seigneur de
Dompierre-sur-Charente. Ensuite, c'est à leur fille, Marie-Claire-Sophie de
Brémond, que fut attribué le logis de Chassagne. Elle épouse, en 1758,
François-Armand de Mânes, chevalier, seigneur du Gazon puis de Chassagne.
Leur fils, Antoine-Gaspard, encore mineur en 1789, mort en émigration, fut
le dernier seigneur des lieux.
Remarquablement situé sur le point le plus élevé de la presqu'île d'Arvert
et autrefois dans le voisinage immédiat du château fort de Beauregard, le
logis de Chassagne a été sauvé de la ruine totale, il y a quelques années,
par un courageux mécène. C'est un corps de bâtiment situé en fond de cour,
de la première moitié du XVIIe siècle, assez simple, pourvu d'une porte à
fronton brisé sur sa façade antérieure, et flanqué, sur son autre façade,
d'un petit pavillon aujourd'hui couvert de tuiles canales. Celui qui lui
faisait pendant a été malheureusement détruit par le grand-père du précédent
propriétaire qui n'avait trouvé que ce moyen pour expulser des locataires
qui ne payaient plus leur loyer. Il est vraisemblable que ces deux pavillons
étaient à l'origine couverts d'une toiture d'ardoise surmontée de
girouettes, indiquant ainsi les privilèges nobiliaires de la maison.
Aujourd'hui les anciens chais abritent un atelier d'artiste. Au cœur de la
propriété, deux maisons de charme très bien restaurées sont destinées à la
location saisonnière. Conçues avec soin, pensées comme des maisons d'amis,
ces deux maisons de caractère sont abouties dans les moindres détails et ont
leur entrée indépendante, chacune a sa terrasse et donne sur la majestueuse
Cour d'Honneur. (1)
logis de Chassagne 17890 Chaillevette, tel. 05 46 36 39 34, propose 2 gîtes
de charme.
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